Le 5 juillet 2012, la direction de Sanofi a annoncé un plan de restructuration touchant la recherche, l'activité vaccins et les fonctions support pour l'ensemble des activités du groupe dans notre pays. Cette annonce fait suite au vaste plan de restructuration Transforming, engagé il y a trois ans et mis en oeuvre à l'arrivée de M. Christopher Viehbacher à la direction générale du groupe. Depuis lors, 3 500 à 4 000 postes – dont 1 200 dans la recherche et 1 500 dans la visite médicale – ont été supprimés. Le centre de recherche de Porcheville a été fermé tandis que les sites chimiques de Romainville et de Neuville, dont une centaine de salariés ne sont toujours par reclassés, doivent disparaître.
Le plan actuel concernerait 2 000 à 2 400 salariés supplémentaires. Un patron de l'activité industrielle a déclaré récemment que, quelles que soient les molécules qu'on pourrait trouver en France, elles seraient désormais produites ailleurs. Pourtant, Sanofi, leader de l'industrie pharmaceutique en France comme en Europe et quatrième industrie pharmaceutique mondiale, a réalisé 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011 et dégagé près de 9 milliards d'euros de bénéfice, dont la moitié, soit l'équivalent de la masse salariale en France, a été redistribuée aux actionnaires. Autant dire que l'entreprise a les moyens de conserver tous ses emplois. En outre, elle bénéficie depuis plusieurs années de près de 150 millions de crédit d'impôt recherche.
Il est envisagé de sacrifier une grande partie de la recherche en supprimant l'ensemble des postes qui lui sont consacrés sur le site de Montpellier et en fermant le site de recherche de Toulouse. Les fonctions support seront réparties sur deux pôles d'excellence créés à Lyon et à Paris, ce qui entraînera des milliers de mobilités. Les vaccins paieront eux aussi un lourd tribut à ce plan de restructuration, dont l'objectif purement boursier parachèvera le démantèlement scientifique et industriel engagé il y a trois ans.