Intervention de Rémi Delatte

Réunion du 5 décembre 2012 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémi Delatte :

Je vous remercie, madame la présidente, d'avoir organisé cette audition d'un type nouveau pour notre commission. Elle présente un intérêt certain, compte tenu des enjeux et de la situation difficile que connaît l'industrie pharmaceutique, en raison de la conjoncture et de mutations économiques profondes. Nous aurons des débats analogues sur d'autres secteurs, notamment la métallurgie.

Nous partageons, madame et messieurs, vos inquiétudes : un plan de restructuration est toujours vécu comme une injustice par les employés, à plus forte raison lorsqu'il est de cette ampleur ; un tel plan représente, en outre, un échec économique et social pour tout un territoire. En l'espèce, les enjeux dépassent largement le site de Toulouse.

Pour autant, nous, parlementaires, devons rester très prudents dans nos réactions. Juger une stratégie industrielle demande une expertise, dont je ne dispose pas pour ma part. Nous devons connaître les tenants et aboutissants, en étant conscients que gérer, c'est prévoir. L'industrie française doit s'adapter et s'organiser pour anticiper les mutations auxquelles nous seront confrontés à l'avenir.

S'agissant de la recherche, d'autres industries pharmaceutiques ont connu des développements analogues à ceux que connaît aujourd'hui Sanofi. Nous avons tous des exemples en tête. Dans le département de la Côté-d'Or, dont je suis élu, l'agglomération de Dijon disposait d'une industrie pharmaceutique importante, qui est depuis une quinzaine d'années – y compris Sanofi – confrontée à une situation difficile. Les industries pharmaceutiques ont souvent été rachetées par des groupes étrangers, qui ont maintenu pendant un certain temps les unités de recherche et de production, avant de les fermer, les unes après les autres. Ainsi, encore récemment, le groupe Abbott a décidé de fermer le site de recherche de Dijon pour le rapatrier aux États-Unis. Nous perdons ainsi – c'est dramatique – tout un pan du savoir-faire français.

Néanmoins, le regroupement des unités de recherche n'est-il pas un gage de pérennité ? La concentration de la recherche sur un pôle unique ne permet-elle pas, grâce à l'optimisation des moyens, de la rendre plus performante et moins vulnérable ?

L'avenir que vous décrivez pour les vaccins ne laisse pas de nous inquiéter. Dans la mesure où le groupe Sanofi n'a pas donné la priorité aux vaccins en matière de recherche, le site de production de Quétigny, près de Dijon, qui a été récemment modernisé, pourrait être menacé. Ces évolutions ne vont-elles pas à l'encontre des orientations de santé publique, notamment de l'accent mis sur la politique de vaccination ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion