Intervention de Jean-Noël Carpentier

Réunion du 5 décembre 2012 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Noël Carpentier :

Je vous remercie à mon tour, madame la présidente, d'avoir organisé cette audition pertinente, qui sera complétée par celle de la direction cet après-midi. La production de médicaments est un secteur sensible, compte tenu des enjeux pour la santé et pour notre industrie. Il ne se passe pas un jour où nous ne nous interrogions sur l'avenir de notre pays, la situation de l'emploi, l'état de notre appareil industriel. Je me félicite que soyons invités à donner notre avis sur ces sujets dans le cadre de notre commission.

Je salue le travail réalisé en commun par les syndicats présents aujourd'hui et souligne leur unanimité. Vous réfléchissez, dans le respect de votre diversité, à l'avenir de votre groupe et de votre secteur. C'est votre rôle. Il est essentiel que les salariés aient voix au chapitre. Votre parole compte et vous avez raison de la porter devant notre commission. Nous sommes nous aussi dans notre rôle. Si nous ne pouvions pas nous saisir de ce dossier et donner notre opinion, ce serait à désespérer de la République.

Le sujet est complexe. Nous écouterons la direction de Sanofi cet après-midi et ferons la synthèse des points de vue. Tout plan de restructuration suscite des interrogations. Certains peuvent être valables ou acceptables. D'autres le sont moins. Plusieurs plans récents ont fait l'objet d'une forte médiatisation, en particulier celui de PSA, qu'il a fallu revoir.

Des éléments concordants nous permettent de nourrir des doutes quant au bien-fondé du plan de restructuration de Sanofi. La concomitance, d'une part, de la baisse des effectifs et, d'autre part, de l'augmentation des bénéfices et des dividendes versés – les deux courbes se croisent – ne laisse pas de nous inquiéter.

Nos collègues de droite posent des questions et citent le slogan de l'entreprise, mais je ne les ai pas entendus soutenir les salariés, qui s'inquiètent non pas de leur situation personnelle, mais de la situation de l'emploi industriel dans notre pays. Nous connaissons leur position, qui consiste à soutenir les plans de restructuration.

Le groupe RRDP estime que la majorité doit réaliser un important travail législatif pour faire évoluer la situation. À défaut, ce serait à désespérer de la gauche. Nous sommes favorables aux initiatives législatives, d'où qu'elles viennent. Pour notre part, nous avons déposé la proposition de loi n° 372 relative aux licenciements collectifs pour motif économique, qui tend à modifier plusieurs aspects importants du code de travail et à empêcher les licenciements abusifs.

J'en viens à mes questions.

Quels sont, selon vous, les objectifs de la direction ? Pensez-vous qu'elle souhaite réorienter l'activité du groupe ? Il est question de Coca Cola, pourquoi pas McDonald's ! Ces suppressions de postes cachent-elles une volonté de délocalisation de la part de la direction ?

Pouvez-vous, en outre, faire le point sur vos relations avec le Gouvernement et vos contacts avec les différents ministres ?

Enfin, pouvez-vous nous dire à quel stade de la procédure en est le plan social ?

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