La preuve, c’est que près de deux tiers des prostituées ont été victimes, dans leur enfance ou leur jeunesse, de violence a caractère sexuel. D’ailleurs, c’est une évidence, aucun parmi nous, ne souhaiterait que sa fille ou son fils se prostitue. Aucun parent ne souhaiterait voir son enfant exposé à de telles conditions de vie. La prostitution réduit le corps humain à l’état de chose que l’on achète et que l’on utilise en fonction de son bon plaisir. Elle nie, en cela, le principe d’indisponibilité du corps humain.
Enfin, nous devons légiférer parce que la prostitution induit des problèmes évidents de santé publique, des risques sanitaires et de lourdes conséquences physiologiques et psychologiques. Le devoir de notre société est de reconnaître cette violence omniprésente et parfois extrême, au même titre que l’ensemble des violences qui sont faites aux femmes, et parfois aux hommes. Lutter contre la prostitution revient, à ce titre, à lutter pour l’égalité entre les femmes et les hommes : n’oublions pas que, dans leur écrasante majorité, les clients sont des hommes et que, de ce fait, la prostitution entretient une domination des hommes sur les femmes.
Telles sont les réalités de la prostitution que nous devons avoir à l’esprit au moment de nous exprimer sur ce texte. Certains, tentés de s’installer dans un certain immobilisme, voudront s’abriter derrière des contre-vérités. Ils prétexteront que la prostitution existe depuis que le monde est monde et que l’on n’y peut rien changer. Mes chers collègues, au lieu de céder au fatalisme et au conservatisme, ayons le courage de poser avec clarté le problème et adoptons une attitude volontariste.