Intervention de François Loncle

Réunion du 24 mars 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

À propos du problème lancinant de l'alternative entre financement multilatéral et bilatéral, je voudrais souligner que l'aide bilatérale doit certes apparaître au premier plan si la visibilité de la France doit continuer à être assurée. Je déplore cependant que, malgré la pression des organisations internationales et de l'Onu en faveur du financement multilatéral, la France dégringole dans le classement des donateurs au programme des Nations unies pour la démocratie (Pnud). Il y a un équilibre à trouver. De même, je serai moins sévère que mes collègues sur le fonds Sida ou Unitaid, le premier agissant également contre la malaria et la tuberculose. Ces fonds produisent des résultats ; je ne saurais donc m'en faire le pourfendeur, non plus que de ceux qui les dirigent.

Je reviens avec Pierre Lellouche de trois pays africains qui sont en souffrance. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont confrontés aux mêmes défis du développement, de la gouvernance et de la sécurité. Au-delà de l'aide alimentaire, le développement passe par la lutte contre la pauvreté et par la priorité donnée à l'éducation. Dans l'un de ces trois pays, le taux d'analphabètes s'élève même à 70 %. Parfois, l'impression nous gagne que nous versons de l'eau dans le sable.

Au sujet de la démographie, je me suis récemment forgé la conviction que le développement ne pouvait réussir si cette question n'était pas résolue. Dans les trois pays que j'ai visités, comme au Tchad, les femmes ont en moyenne sept enfants, ce qui veut dire qu'il n'est pas rare qu'elles en aient jusqu'à 12 ou 13. Il est politiquement incorrect d'aborder le sujet. La question ne saurait être au demeurant réglée par la France, mais il est également trop facile d'invoquer l'incidence de la religion ou un prétendu problème culturel.

Une conférence internationale et un sommet africain consacré à la question mettraient les chefs d'État devant leurs responsabilités. L'aide au développement risque sinon de devenir un puits sans fond. Je ne l'exprimais pas il y a quatre ou cinq ans, mais j'ai aujourd'hui la conviction que la démographie devient une priorité absolue.

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