Intervention de Olivier Ray

Réunion du 24 mars 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Olivier Ray, responsable de la cellule crises et conflits de l'AFD :

Dans le domaine des crises, il est essentiel de tirer les leçons des crises précédentes. La communauté internationale ne le fait pas assez, de sorte qu'elle reproduit trop souvent des mécanismes qui n'ont pas fait leurs preuves.

Je tirerais deux leçons de la crise d'Ebola. Premièrement, la faiblesse des systèmes locaux de santé constitue un facteur structurel de crise, car ils sont comme le maillon faible de la chaîne épidémiologique internationale. Quand l'AFD et d'autres bailleurs financent, par des programmes de santé, le renforcement des hôpitaux, ils agissent de manière invisible dans le temps long, mais leur oeuvre est très importante. Car une intervention verticale sur une seule pathologie ne se révèle pas satisfaisante. Deuxièmement, il faudrait méditer le coût élevé de la gestion d'une crise sanitaire, politique et économique par rapport à une action en amont, sur le terreau politique, social et environnemental, contre les fragilités qui mènent au déclenchement d'une crise. L'opération Sangaris conduite en République centrafricaine a coûté 200 millions d'euros ; cela permet de chiffrer a contrario le coût de l'inaction. Le rapport Stern a révélé le coût de l'inaction sur le changement climatique par rapport à une action de prévention. Sa démonstration serait également valable pour les crises sociales et environnementales.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion