Intervention de Anne Paugam

Réunion du 24 mars 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Anne Paugam, directrice générale de l'Agence française de développement, AFD :

En tout état de cause, la déforestation produit un effet sur la diffusion du virus. Aussi l'AFD travaille-t-elle à préserver les forêts d'Afrique centrale, participant ainsi à prévenir la propagation de maladies et les réactions en chaîne.

Quant au Burundi, nous n'y accordons pas de prêt en raison des ratios prudentiels applicables en matière de réendettement. Les puissances émergentes telle la Chine ont une approche différente lorsqu'elles accordent un bail. Au sein des enceintes de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et des conseils d'administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), la France s'emploie à obtenir qu'elles se conforment à un code de conduite, qu'elles respectent une certaine diligence environnementale et sociale et une transparence dans la passation des appels d'offre. J'espère que la Chine et l'Inde seront bientôt soumises à une pression suffisante pour que leurs opérations de financement respectent des règles minimales. Nous ne voulons pas, quant à nous, d'un réendettement qui étrangle un pays sur le plan macroéconomique et conduise à de nouvelles annulations de dette, très coûteuses pour le contribuable.

Monsieur Dufau, la loi de programmation nous engage à approfondir la coopération avec les ONG et les collectivités territoriales de toute nature. Une dizaine de partenariats ont été signés avec ces dernières en 2014. Je vous en ferai parvenir un bilan écrit. Le développement durable des territoires urbains et périurbains et le développement économique local sont au nombre de nos domaines thématiques favoris. Certaines grandes agglomérations et régions poursuivent même une démarche de fertilisation croisée de leurs savoir-faire. Ainsi, la région Bretagne s'appuie sur sa filière maraîchère pour conduire, grâce à un financement innovant, un projet avec la filière maraîchère de la région Centre du Burkina Faso. Cela peut avoir également des retombées positives pour les entreprises, au Burkina Faso comme en Bretagne.

De même, dans la droite ligne des orientations fixées par le Gouvernement et par la loi, nous avons adopté un nouveau cadre d'intervention avec la société civile, valable pour trois. Nous allons en tirer bientôt un premier bilan. Nous adaptons nos outils à ces nouveaux acteurs, sur le plan opérationnel, mais aussi lorsqu'il s'agit de conduire un dialogue géographique ou sectoriel. Une concertation approfondie se déroule ainsi avant l'adoption d'un cadre stratégique.

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