Monsieur le secrétaire d'État, je souhaite revenir sur l'implication européenne dans la lutte contre le terrorisme sur le terrain. Hier, dans cette même salle, en présentant avec M.Pierre Lellouche un compte rendu de notre déplacement au Niger, au Burkina Faso et au Mali dans le cadre du groupe de travail de notre commission sur la situation au Sahel, je concluais par ces mots : « Il faut impérativement associer les Européens à la sécurisation du Sahel. » À ce jour, les informations qui nous sont fournies sur le sujet, notamment par le Gouvernement, montrent que la réponse apportée est encore tout à fait insuffisante. Nous considérions aussi hier qu'il faudrait assurer la relève du bataillon néerlandais de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui constitue avec le bataillon tchadien la colonne vertébrale de cette force : un contingent européen devra absolument prendre sa place et apporter des compétences de pointe et des équipements vitaux. Aujourd'hui, l'armée française est bien seule au côté de la MINUSMA, laquelle compte plus de soldats venant d'Asie que d'Europe, ce qui à mon sens est un véritable scandale. J'ajoute que la non-réponse sur ce sujet est susceptible de nourrir un sentiment anti-européen, y compris chez nous.
Je précisais encore hier : « Il faudra garantir la pérennité de l'action des forces armées maliennes dans la durée ». Or le mandat de la mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM Mali) ne sera pas prolongé au-delà de 2016. Dans ces conditions, comment voulez-vous que l'armée malienne prenne efficacement le relais dans les années qui viennent ? Il y a urgence.