Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 16 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Territoires ruraux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Madame la ministre du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité, de plus en plus de nos concitoyens s’inquiètent de leur avenir et de celui du territoire où ils vivent. Une sourde colère monte dans nos villes moyennes, dans le monde rural en général et dans les zones de piémont et de montagne en particulier. Élu d’Albi, de Castres, mais aussi de l’est du département, de ces monts de Lacaune qui comptent moins de vingt habitants au kilomètre carré, je comprends et partage ces inquiétudes.

La fuite des services publics, c’est pour nous. La fermeture des écoles, c’est pour nous. Le bas débit quasi généralisé, c’est pour nous. La mauvaise couverture en téléphonie mobile, c’est pour nous. Les contraintes des zones vulnérables, c’est pour nous. La démographie médicale en berne, c’est pour nous. La baisse drastique des crédits des lignes aériennes d’aménagement du territoire, c’est pour nous. La fermeture de l’usine Weir Minerals sans aides et sans soutien de l’État, en silence, c’est aussi pour nous. Je ne reviendrai pas sur l’autoroute Castres-Toulouse, en attente depuis des décennies, mais l’enclavement routier, c’est aussi pour nous.

Certes, il y a de belles réussites et un certain art de vivre au coeur de notre ruralité, mais le sentiment d’abandon, d’iniquité et d’injustice prédomine chez nombre d’entre nous.

Dans nos territoires, les élus ont le moral au plus bas : baisse des dotations, regroupements forcés d’intercommunalités avec ce seuil fatidique et inadapté de 20 000 habitants, éloignement d’administrations tatillonnes. Ils n’en peuvent plus ! Nous avons désormais le sentiment que Paris ne nous entend plus. Pire, dans certains salons ministériels où siègent de grands groupes, on ne nous comprend plus. Vivre et travailler dignement au pays, c’est tout ce qu’on demande. Il n’y a rien de plus terrible que deux mondes qui se côtoient sans se parler, sans se comprendre. Madame la ministre, l’État a, historiquement, un rôle de régulateur, de correcteur, d’aménageur, en fait. Or, voilà belle lurette qu’il ne le joue plus, ou si mal. Concrètement, au-delà des mots et des intentions, que comptez-vous faire ?

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