Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, chers collègues de l’Assemblée, le démantèlement accéléré de l’université des Antilles et de la Guyane jure avec les tracasseries innommables, véritables haies d’obstacles à surmonter, qui freinent la mise en place de l’université des Antilles.
Curieux hasard : il se trouve que ce sont les mêmes acteurs, les mêmes protagonistes, les mêmes histrions que l’on retrouve impliqués dans les deux cas.
Qu’il me soit permis, chers collègues, d’interpeller chacune et chacun de vous en particulier. Auriez-vous donné votre aval à de tels agissements et à leurs méfaits induits s’il s’était agi d’une université proche de chez vous ? Vous n’auriez rien accepté de tout cela et j’aurais été, sans hésitation aucune, à vos côtés. Car en cette matière, si vitale pour tout pays et pour sa jeunesse, l’intérêt supérieur doit primer. L’intérêt particulier des copains, fussent-ils ministres ou pas, présidents de région ou pas, doit s’éclipser. L’apaisement voulu n’est donc pas au rendez-vous.
Le Gouvernement a choisi de s’incliner de façon déshonorante.
Face à tous ces stratagèmes, l’affaire du CEREGMIA, le Centre d’étude et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée, véritable maelström, ne peut être éludée. Elle ne cesse de miner la bonne marche de l’université. La justice s’en occupe, nous dit-on. Le procureur de la République en personne a confirmé qu’il y a bien eu « détournement de fonds publics en bande organisée ».
Certains avancent aujourd’hui que ces détournements ont alimenté des caisses noires – pas la mienne en tout cas. Dois-je rappeler que cet imbroglio infernal existe depuis plus de vingt ans ?
La Cour des comptes rappelle continuellement ces dysfonctionnements intolérables et cette impunité impardonnable. Au nom de quelle valeur va-t-on continuer à couvrir de telles indélicatesses, pour ne pas dire de telles malversations ?
Et pendant ce temps, on lambine, on combine, on continue à pérorer et à « perroquer » ! Ainsi, les péroraisons se répandent comme si de rien n’était. À quand l’oraison funèbre de cette singulière logique de pourrissement, attentatoire aux bonnes règles de la vie en société ?
En conclusion, les dés sont pipés. Un pays de passe-droits permanents glisse inéluctablement vers un pays de non-droit. Et laisser agir en toute impunité, c’est conforter le système rampant de la corruption.