Vous l'avez indiqué tout à l'heure, monsieur le ministre, le sujet débattu aujourd'hui est essentiel pour notre pays et pour son image, tant à ses propres yeux que dans le monde, ainsi que pour l'idée que nous nous faisons de la France.
Sujet essentiel, mais dévoyé tout au long des dernières années et aussi, malheureusement, des dernières minutes. La précédente majorité, ici comme ailleurs, laisse derrière elle un bilan calamiteux. Il est fait d'agitation législative et règlementaire, à un rythme quasi-annuel en fin de période. Ce flot de lois, suivies ou non de décrets, n'a eu d'autre effet que la perturbation de l'activité sur le terrain. Il est fait aussi de stigmatisation et d'amalgame de l'immigration à la délinquance et à la religion, comme le montre l'expression de Nicolas Sarkozy « Français d'apparence musulmane ». L'immigration a finalement été amalgamée à tous les maux dont souffre aujourd'hui notre pays, comme si les immigrés en étaient les seuls responsables et les coupables.
Aujourd'hui encore, au cours de nos débats, nous avons assisté à la tombée de certains masques. La droite, je le crois, reste dans sa grande majorité républicaine et attachée à une certaine idée de la République. Mais certains masques tombent lorsque les membres du groupe UMP ou Rassemblement-UMP, je m'y perds un peu, doivent voter sur une motion déposée par l'extrême droite et défendue comme nous l'avons entendu aujourd'hui.