Mais il convient aussi de diminuer, très fortement, les entrées de personnes sans qualification et ne maîtrisant pas notre langue.
En second lieu, la lutte contre l'immigration irrégulière est affaiblie par des initiatives contradictoires et désordonnées.
Certes l'administration et la police aux frontières continuent à lutter contre les filières et à mettre à exécution des décisions d'éloignement. L'on constate évidemment sur ce plan une forme de continuité de l'État. Mais, simultanément, par circulaire, le ministre de l'intérieur demande aux préfets de régulariser des clandestins. En énonçant des critères de régularisation, il rompt avec la logique de l'admission exceptionnelle au séjour, jusqu'alors pratiquée au cas par cas pour des raisons humanitaires. Le ministre de l'intérieur a lui-même reconnu au Sénat, le mois dernier, que sa circulaire allait entraîner, « dans un premier temps, une augmentation ponctuelle des régularisations ». En fait, il prend le risque d'une augmentation forte et durable du nombre des régularisations, car il édicte des critères qui, in fine, vont créer un droit à la régularisation, qui n'est autre qu'une prime à l'illégalité.
J'ajoute que, parallèlement, le Gouvernement a envoyé plusieurs messages d'ouverture à l'intention des clandestins. Ainsi, dès cet été – et assez habilement, le ministre de l'intérieur s'est bien gardé d'entrer dans ce débat –, la ministre de la santé a fait voter une réforme de l'aide médicale d'État pour rendre totalement gratuits les soins des étrangers en situation illégale.