J’ai encore le souvenir de cet après-midi du mois de janvier 2013, lors duquel le Président de la République, alors que j’étais à ses côtés, a reçu un appel du président de transition malien, comme on l’appelait alors, M. Traoré. Celui-ci lui a dit en substance que la France était un des rares pays à avoir donné l’alerte durant des mois sur la situation du Mali, que des groupes terroristes roulaient sur Bamako et qu’il demandait à la France d’intervenir car elle était le seul pays à disposer des forces militaires pour le faire. Il a ajouté que si nous notre pays ne le faisait pas, les terroristes prendraient bientôt le Mali et qu’il serait mort. Le Président de la République a pris sa décision. C’était en janvier 2013.
Près de deux ans et demi après cet appel, les terroristes ont été repoussés, une élection présidentielle puis des élections législatives ont eu lieu dans des conditions parfaitement régulières, le Mali a repris son développement et enregistré l’année dernière un taux de croissance de 7 %. Enfin, samedi dernier, les groupes du nord du pays ont signé un accord avec le sud pour le retour de la démocratie.
La diplomatie et les forces militaires n’ont pas toujours le succès escompté. Cette fois-ci, cependant, le succès a été au rendez-vous à la fois pour le Mali, pour la communauté internationale, pour la France. Il faudra bien sûr le prolonger par la présence de toute une série d’acteurs, par la décentralisation, le développement économique et le soutien, y compris aux Nations unies. Ce succès aura néanmoins été possible grâce à vous, et je pense qu’on peut aujourd’hui le saluer.