Comme je m’y étais engagée ici même et comme vous l’avez souligné, madame la députée, la proposition de loi visant à la lutte contre le système prostitutionnel et à la protection de ses victimes a considérablement avancé. Le Sénat l’a examinée en première lecture en mars dernier, puis votre assemblée l’a adoptée le 12 juin en deuxième lecture.
Je veux saluer à cet égard l’engagement et le travail des députés sur l’ensemble de ces bancs : ils ont permis l’adoption d’un texte équilibré et de qualité.
Le Sénat est à nouveau saisi de ce sujet. La rapporteure, Mme Michelle Meunier, travaille à l’inscription rapide du texte à l’ordre du jour et nous soutenons les démarches des sénateurs et sénatrices en ce sens. Il est en effet essentiel que les mesures visant à réduire la demande, donc la traite et le proxénétisme qu’elle suscite, soient mises en oeuvre rapidement, tout comme les dispositifs améliorant la protection des personnes prostituées, désormais considérées comme des victimes du système prostitutionnel et non comme des délinquantes.
Une partie du budget dont j’ai la responsabilité est d’ores et déjà dédiée à la prévention et à la lutte contre la prostitution et la traite des êtres humains. À ce sujet, je tiens à saluer le travail de grande qualité que les associations réalisent sur le terrain. Elles aspirent à ce que cette loi et les outils qu’elle comporte soient rapidement adoptés. Je suis moi-même allée en maraude avec l’Amicale du Nid et dans des centres d’hébergement protégés à Paris pour être à leurs côtés et pour observer leur travail. Je sais la violence du quotidien des personnes prostituées et l’urgence qu’il y a à lui apporter une réponse, comme, plus globalement, aux violences faites aux femmes. Plusieurs ministères sont concernés, notamment ceux de l’intérieur, de la justice, de la santé et du logement. L’adoption de la proposition de loi renforcera encore notre partenariat.