Madame la ministre de l’éducation nationale, vous préparez une circulaire sur les sections d’enseignement général et professionnel adapté, les SEGPA, qui s’adressent aux élèves en grande difficulté à la fin de l’école primaire.
Adossées à un collège, ces sections offrent un parcours adapté et individualisé à partir de la sixième. Les classes ont un effectif restreint – seize élèves – et l’enseignement est dispensé par des professeurs des écoles spécialisés et des professeurs de lycée professionnel. En plus de l’enseignement général, les élèves découvrent les métiers sur des « plateaux techniques » et effectuent des stages. L’objectif est qu’ils intègrent avec succès en fin de troisième un enseignement professionnel de type CAP – certificat d’aptitude professionnelle.
Les SEGPA, madame la ministre, ont fait la preuve de leur efficacité. Or, vous voulez que désormais les élèves en grande difficulté détectés en CM2 commencent par intégrer une classe de sixième ordinaire à l’entrée au collège.
Comment les professeurs de sixième pourront-ils enseigner à une classe composée d’élèves présentant des différences de niveau considérables ? Comment, dans des classes à vingt-neuf, suivre les programmes en s’occupant d’élèves en grande difficulté sans freiner la progression des autres ?