Il est des régions qui font partie intégrante de la République mais dont on se demande parfois s’il ne faudrait pas radicalement changer la norme, le type de relations politico-administratives qui les unissent à Paris. C’est le cas de la Guyane et de Mayotte, dont les habitants se posent beaucoup de questions quant à la manière dont leurs territoires respectifs sont gouvernés.
Lors de la discussion générale, j’ai évoqué cette dichotomie, cette forte contradiction qui existe entre les réalités de la France hexagonale et celles de nos régions d’outre-mer. En l’occurrence, on peut s’interroger quant aux conséquences que l’application de cette loi pourrait avoir sur la stabilité sociale en Guyane et à Mayotte.
La Guyane, vous le savez, s’est construite sur la base de migrations successives, si bien que l’on peut considérer que 70 % de ses habitants sont aujourd’hui originaires d’un pays étranger. La capacité à vivre ensemble dont nous avons fait preuve jusqu’ici risque d’être ébranlée par un afflux de personnes qui ne viennent pas d’Amérique du Sud et qui transitent par le Brésil.
C’est la raison pour laquelle je me suis montré très sceptique et ne vous ai pas caché l’analyse quelque peu mitigée que je portais sur ce texte. Mais Mme la rapporteure a assuré que l’observatoire de l’asile permettrait de porter un regard différent sur ces départements d’outre-mer, qui souffrent par moments de difficultés dont la représentation nationale n’a pas conscience.
À titre personnel donc, je voterai ce projet de loi, tout en demeurant vigilant sur la suite qui sera donnée à ces mesures. Les autres députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine s’abstiendront.