Monsieur le Premier ministre, le 26 juin restera comme le vendredi sanglant où le djihadisme a frappé trois pays simultanément .
Un chef d’entreprise, odieusement décapité en Isère, trente-huit morts en Tunisie et vingt-sept au Koweït.
Bombe, couteau, Kalachnikov : Daech veut imposer, par le terrorisme, sa vision très arbitraire de l’islam, vision que ne partage pas la très grande majorité des Français de confession musulmane.
L’auteur présumé de 1’attentat en Isère avait été repéré par les services spécialisés. Il avait fait l’objet, dès 2007, d’une fiche de sûreté, fiche désactivée en 2008, mais qui avait été suivie de plusieurs notes sur les liens de cet homme avec la mouvance salafiste.
Une fois détectés, ces individus potentiellement dangereux ne peuvent être laissés sans surveillance effective. Il faut donc renforcer les moyens humains et technologiques des services de renseignement. C’est l’objet de la loi adoptée la semaine dernière.
Par ailleurs, Daech utilise très activement internet qui devient alors un vecteur d’endoctrinement. La loi sur le terrorisme, votée en 2014, permet de demander aux fournisseurs d’accès à internet de bloquer l’accès aux sites incitant aux actes de terrorisme. Il convient d’appliquer cette disposition avec la plus grande rigueur.
Enfin, le meilleur moyen de combattre le fanatisme, c’est la démocratie. Les djihadistes l’abhorrent. D’où les attentats sanglants commis en Tunisie, le seul pays où « le printemps arabe » a débouché sur un processus réel de démocratisation.
Ici, les intégristes voudraient nous dissocier en communautés distinctes, séparées et antagonistes. Notre impératif, c’est le contraire. C’est l’unité nationale. C’est« la République indivisible ». Cela s’appelle aussi la fraternité.