Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 30 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le terrorisme

Manuel Valls, Premier ministre :

Toutes les solutions sont explorées, mises en oeuvre pour entraver l’action des terroristes. En outre, il faut empêcher d’agir les associations qui encouragent ou diffusent les appels à la violence. S’il faut les dissoudre, nous le ferons.

Des questions ont été posées concernant la mouvance salafiste. J’ai eu l’occasion ici même, à l’Assemblée nationale, et avec le ministre de l’intérieur devant les 150 représentants de l’islam de France de dire notre inquiétude s’agissant de la profusion des messages, notamment des Frères musulmans en France et dans le monde. J’ai rappelé notre profonde inquiétude et la nécessité d’agir contre le salafisme le plus radical.

Monsieur le président Schwartzenberg, j’étais devant votre groupe ce matin. Olivier Falorni a, en parlant du salafisme le plus radical, utilisé l’expression de « véritable carburant du radicalisme », cette radicalité qui ensuite peut entraîner vers le terrorisme.

Nous savons à qui nous avons affaire. Le ministre de l’intérieur agit et agira avec les armes du droit, car l’État de droit est indispensable pour lutter contre le terrorisme, en faisant un travail de longue haleine, dans la discrétion pour fermer les mosquées quand il le faut, pour s’attaquer aux commerces qui alimentent financièrement le terrorisme, tout en sachant – le ministre de l’intérieur l’a rappelé ce matin devant les présidents des assemblées et les présidents des groupes – que ce travail doit être mené d’abord sur internet, car c’est là où la radicalisation se développe, ainsi que dans les prisons.

Tout cela a été dit et rappelé depuis plusieurs mois. Nous n’allons pas inventer de nouvelles mesures car nous savons qu’il faut agir dans la durée. C’est là où l’ennemi ou l’adversaire ou ceux qui veulent abattre nos valeurs sont. Nous devons donc agir.

Depuis 2012, les moyens légaux ont été renforcés. Deux lois antiterroristes ont été votées par une très large majorité de l’Assemblée et du Sénat. La loi sur le renseignement, vous l’avez rappelé, monsieur le président, a également été votée et est aujourd’hui devant le Conseil constitutionnel.

Le Gouvernement a également accru les moyens des services en charge de lutter contre le terrorisme. Le plan Vigipirate a été déployé, ce sont 30 000 policiers, militaires, gendarmes qui sont sur le terrain. Dans le cadre de l’opération Sentinelle, 7 000 soldats sont présents partout pour protéger 5 000 lieux de culte ou des écoles confessionnelles. Cela veut dire que nous avons pris les uns et les autres la mesure de ce qu’il faut mettre en oeuvre pour lutter contre le terrorisme.

Ce matin, le ministre de l’intérieur a, devant la représentation nationale – Assemblée et Sénat – réunie autour du Président de la République, diffusé un document précis sur tout ce qui a été mis en oeuvre. Ce document sera diffusé à l’ensemble de la représentation parlementaire.

Face au terrorisme, face à ceux qui s’attaquent à nos valeurs, pas uniquement en France, pas uniquement en Europe, mais partout dans le monde – je pense aussi à nos amis égyptiens, car le procureur général d’Égypte a été assassiné hier –, il faut opposer une coopération sans faille au niveau international et européen ainsi que l’unité et le rassemblement autour de nos valeurs. Au-delà des questionnements légitimes, nous serons en effet beaucoup plus forts pour lutter contre le terrorisme lorsque nous serons unis, rassemblés sur les moyens, sur les actions et sur les valeurs.

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