Monsieur le député, vous avez votre lecture, mais permettez-moi de vous dire qu’ayant participé à l’ensemble de la négociation, y compris à la réunion de l’Eurogroupe de samedi dernier, je n’ai pas la même que vous – et je crois pouvoir en parler en connaissance de cause, en particulier pour ce qui concerne la position française.
Samedi dernier, au sein de l’Eurogroupe – en présence, évidemment, du ministre des finances grec –, il y avait sur la table des négociations, comme la France le souhaitait, une proposition globale, avec des mesures nécessaires pour faire en sorte que l’économie et les finances grecques retrouvent de la stabilité, mais aussi avec un indispensable accompagnement en termes de solidarité de la part de l’Europe et de chacun de nos pays, une aide au financement de l’économie, une aide à l’investissement – car c’est l’investissement qui permettra à la croissance de reprendre en Grèce et la Grèce a, d’abord et avant tout, besoin de retrouver de la croissance, de l’activité et de l’emploi – et une proposition relative à la dette, pour permettre d’alléger le poids de celle-ci au cours des mois et des années qui viennent, le temps que la Grèce retrouve de l’air et une capacité à se développer.
Voilà ce qu’il y avait sur la table des négociations et à quoi le gouvernement grec, en toute liberté et en toute légitimité, a choisi de répondre par la voie du référendum.
Pas plus qu’aucun membre du Gouvernement, je ne conteste la légitimité du référendum. C’est le choix du gouvernement et du Parlement grecs : ce sera donc le choix du peuple grec que d’y répondre. C’est inattaquable.
Nous ne remettons pas en cause la démocratie, mais je ne veux pas non plus que l’on mette en cause la vérité de la négociation et de la position de la France.