Je vous remercie de votre question. Il est vrai, en effet, comme nous l’avons tous dit ici d’une manière ou d’une autre, que nous sommes confrontés à ce qui est sans doute la plus grande menace de ces dernières décennies : celle de ce terrorisme, de cet adversaire à la fois extérieur et intérieur – c’est le même, ce sont les mêmes terroristes qui agissent à l’extérieur, ici ou dans d’autres pays.
J’ai rappelé tout à l’heure les chiffres, au nom de ce devoir de vérité et de lucidité. Je rappelle une nouvelle fois que d’autres pays sont concernés par ces phénomènes – la plupart en Europe. Un chiffre effrayant doit nous amener à mesurer l’ampleur de ce phénomène : celui des 5 000 Européens – je ne parle que des Européens – qui sont présents aujourd’hui en Irak ou en Syrie. Pour la fin de l’année, les projections prévoient un chiffre de 10 000 Européens, outre tous ceux, Tunisiens, Marocains ou Algériens, qui sont déjà là-bas.
Chacun doit donc comprendre que, comme je l’ai rappelé à la tribune de cette assemblée le 13 janvier dernier et, déjà, dès la fin de l’année 2012, lorsque nous avons voté ensemble la première loi antiterroriste, qui tirait aussi les leçons des crimes de Merah à Toulouse et à Montauban, nous sommes engagés dans une guerre contre le terrorisme – un guerre que mène le terrorisme, celle que mène notamment Daech, et qui est nouvelle par rapport aux phénomènes de terrorisme que nous avons connus.
Pour cela, il faut évidemment des moyens nouveaux et considérables. Notre arsenal juridique est là, je l’ai rappelé : ce sont les deux lois antiterroristes, avec des mesures concrètes et efficaces qu’il faut appliquer tous les jours, et la loi sur le renseignement, qui est aujourd’hui devant le Conseil constitutionnel et qui nous donne des moyens supplémentaires.
C’est difficile à dire, en pensant à la famille de notre compatriote, mais je reste convaincu, comme le ministre de l’intérieur, que les moyens que nous donne cette loi auraient peut-être – je le dis avec prudence – permis de savoir ce que préparait cet individu. Nous avons donc besoin de ces moyens et, bien sûr, d’une coopération européenne, qui est indispensable, majeure, pour adopter au plus vite le Passenger Name Record – le PNR –, ce fichier recensant les passagers des vols. Il faut que chaque parlementaire européen se rende bien compte que, dans tous les pays d’Europe, les citoyens ont aujourd’hui, à juste titre, peur du terrorisme, que chaque parlementaire européen prenne ses responsabilités et que le Parlement européen puisse enfin voter le PNR, qui est aussi l’un de ces instruments.