Monsieur le Premier ministre, c’est l’honneur de la France d’avoir proclamé en 1789 que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public »…
C’est l’honneur de la France d’avoir bâti la Grande mosquée de Paris, en hommage à nos compatriotes musulmans morts pour la France durant la Grande Guerre.
C’est l’honneur de la France et des Français d’avoir accepté depuis trente ans que se normalise l’exercice d’un culte musulman qui est celui de plusieurs millions de nos compatriotes.
Mais, monsieur le Premier ministre, la République peut-elle tolérer aujourd’hui que des petits groupes extrémistes véhiculent une idéologie de rupture avec nos valeurs, de rejet de notre civilisation ?
Comment la République peut-elle relever le défi de l’intégration si elle laisse se propager au coeur même de nos quartiers un discours rejetant cette idée même d’intégration à la communauté nationale ?
En France, il n’y a pas d’autorité musulmane suprême pour défendre cette conception apaisée de l’islam qui est celle de tant de pays amis : Maroc, Algérie, Turquie, Tunisie. C’est donc aux autorités de la République qu’il revient d’agir pour dire ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas sur notre sol.
Il ne s’agit pas de diviser, il s’agit au contraire de rassembler tous les Français. Nos compatriotes musulmans attendent aussi cela de nous, parce que les musulmans sont les premières victimes de cette radicalité, hier au Koweït, mais aussi au quotidien dans notre pays, parce qu’en tolérant tout, en n’osant jamais rien distinguer, nous laissons place à tous les amalgames.
Monsieur le Premier ministre, la Tunisie vient de prendre une mesure extrêmement forte : la fermeture de quatre-vingts mosquées salafistes. Elle pourrait vous inspirer.
Au-delà des grands mots, quels actes votre Gouvernement va-t-il enfin poser pour défendre cette valeur qui entre dans notre devise, la fraternité, et ne plus laisser en paix ceux qui la combattent ? Vous nous parlez de « guerre » et vous avez raison, mais agissez en conséquence et cessez de vous battre seulement avec des mots.
Le 01/07/2015 à 09:13, laïc a dit :
"En France, il n’y a pas d’autorité musulmane suprême pour défendre cette conception apaisée de l’islam qui est celle de tant de pays amis : Maroc, Algérie, Turquie, Tunisie. C’est donc aux autorités de la République qu’il revient d’agir pour dire ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas sur notre sol."
C'est la loi qui dit ce qui est acceptable de ce qui n'est pas acceptable. Mais on ne peut que constater avec désolation que la loi n'est bien souvent pas appliquée, qu'elle est délibérément ignorée (voir les circoncisions, les doubles menus dans les cantines), détournée par l'intermédiaire de circulaire (voir les carrés confessionnels dans les cimetières), alors que les circulaires sont inférieures à la loi dans la hiérarchie des normes. Et peut-on accepter que des chauffeurs de bus fassent un jeûne religieux pendant leurs heures de travail, mettant ainsi en danger la sécurité de leurs passagers ? Bref, face à la religion, la loi est soit faible, soit inexistante. Mais on vit en Etat de droit, et si les ignorants ne s'aperçoivent pas des infractions à la loi, ceux qui se penchent sur la réalité de la loi dans la société dans laquelle on vit ne manquent pas d'être indignés de l'inexistence de la loi face à la religion.
Et après, comment peut-on condamner le populisme quand on adopte une attitude délibérément populiste en négligeant la loi écrite ?
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