Je défendrai cet amendement identique sous un angle un peu différent. Nous avons longuement débattu, lors de l’examen de l’article 3 bis, de la manière d’améliorer la coordination de ces politiques. Certains disent que cela va trop loin, d’autres que cela ne va pas assez loin.
En l’occurrence, alors que nous étions partis sur une expérimentation, dont nous avons vu les limites, on nous propose une délégation par l’État de la gestion du service public de l’emploi, mais sans préjudice des prérogatives de Pôle emploi : le remède apporté serait presque pire que le mal ! En confiant à la région, qui est déjà un peu partie prenante, la gestion des missions locales, des maisons de l’emploi, etc, l’idée est d’aller vers une décentralisation, mais en fait les opérateurs en question sont déjà décentralisés, ce sont des initiatives locales. D’un certain point de vue, nous allons même les recentraliser au niveau régional, mais cela n’est pas trop grave.
Surtout, nous allons inscrire dans la loi, alors même que nous visons une meilleure coordination, une dichotomie entre des dispositifs territoriaux et un dispositif d’État. Je vois le résultat ! Pôle emploi, en majesté et en maître absolu, dira : « Nous sommes tranquilles, nous n’avons pas réussi à coordonner tout le monde, mais, maintenant, nous faisons ce que nous voulons ! » Et puis, vous aurez la région, qui essaiera de piloter des actions territoriales.