Intervention de Jean Glavany

Réunion du 17 juin 2015 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany, rapporteur :

Je vous présente un rapport entre la Communauté européenne, ses Etats membres et l'Afrique du Sud, très vaste, sur le commerce, le développement et la coopération. Je serai très bref en faisant l'historique pour rappeler que c'est depuis la fin de l'apartheid, en 1994, les relations entre l'Europe et l'Afrique du Sud se sont structurées et considérablement développées. Avant cela, il s'agissait de relations au coup par coup, dans un contexte de boycott. Les choses ont commencé de changer dès la fin de l'apartheid. Il y a eu un premier accord cadre en 1999, qui est l'accord de base, sur le commerce, le développement et la coopération et les relations n'ont cessé depuis de s'améliorer entre toutes les parties. En 2007, un partenariat stratégique a été signé entre l'Union européenne et l'Afrique du Sud, et en 2009, un nouvel accord est venu modifier, compléter et enrichir celui de 1999, sur les sujets les plus divers.

Pour aller vite, je dirai que cet accord porte ses fruits, parfois de manière spectaculaire : les échanges ont crû de 50 % entre l'Afrique du Sud et l'UE depuis 1999. 95 % des exportations sud-africaines sont en libre accès, tout comme 86 % des exportations européennes. Dans le domaine de la sécurité, la coopération a été particulièrement fructueuse, pour des raisons politiques de fond : le régime de 1994 a rompu avec le programme nucléaire antérieur et a signé tous les traités de non-prolifération, en manifestation de sa bonne volonté. Cela a contribué à permettre des relations plus profondes en matière de sécurité avec l'ensemble des pays de l'UE. Il reste des progrès à faire dans le domaine de la santé, où la coopération est au demeurant assez développée. L'Afrique du Sud a perdu beaucoup de temps dans le traitement du VIH notamment, à cause en grande partie de l'attitude irresponsable de l'ancien président Thabo Mbeki, pour des raisons purement idéologiques, attitude qui avait d'ailleurs conduit Nelson Mandela à s'autoriser la seule intervention publique après son départ de la présidence. Il avait manifesté son désaccord pour essayer de faire bouger les choses. C'est le cas désormais, mais les chiffres restent encore très mauvais, même s'ils s'améliorent.

Au plan bilatéral, les relations entre la France et l'Afrique du Sud sont bonnes. Au plan économique, Alstom a signé un énorme contrat de quelque 4 Mds€ pour 3 600 wagons de chemin de fer. Contrairement à ce que l'on peut lire dans la presse, la France n'est pas du tout hors-jeu dans le nucléaire : l'Afrique du Sud a d'énormes problèmes énergétiques, qui se traduisent par des délestages fréquents, ce qui pose problème pour son développement économique. De ce fait, les ambitions du programme nucléaire civil sont importantes. Les articles parus il y a quelques mois indiquant que la France était hors-course sont erronés et rien n'est encore perdu.

Suivant l'avis du rapporteur, la commission adopte sans modification le projet de loi (n° 1239)

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