Je tiens à mon tour à saluer votre disponibilité, monsieur le commissaire. Mes questions rejoignent celles posées par la présidente Élisabeth Guigou.
S'agissant des comptes de la France, qu'attendez-vous des mesures de redressement que notre pays doit présenter avant la fin de la semaine prochaine ?
Connaissant votre attachement à la Cour des comptes, que pensez-vous de son rapport sur l'exécution budgétaire en 2014, qui ne laisse pas d'inquiéter ? En effet, le déficit de l'État repart à la hausse pour la première fois depuis 2010, augmentant de 10,7 milliards d'euros. Dans le même temps, les recettes fiscales se portent très mal, accusant une moins-value de 10 milliards par rapport aux prévisions de la loi de finances. Enfin, les dépenses de l'État doivent leur maîtrise uniquement à la débudgétisation des programmes d'investissements d'avenir et à des reports de charges. Par conséquent, l'endettement de l'État, qui porte 80 % de la dette publique, croît de 71 milliards d'euros. Mais ce phénomène est masqué par un autre, proprement stupéfiant : les frais financiers payés par l'État diminuent de 1,7 milliard d'euros par rapport à 2013.
Nous nous trouvons dans cette situation curieuse dans laquelle la dégradation objective des comptes de l'État est masquée par des taux d'intérêt très bas.
Au regard de ces informations nouvelles, comment la Commission apprécie-t-elle l'évolution des comptes publics en France ? Comment envisagez-vous l'échéance du 10 juin prochain ?