Intervention de Jacques Myard

Réunion du 3 juin 2015 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Je remercie la troïka qui nous préside qui est plus sympathique et plus efficace que l'autre. Le cas grec s'apparente à de l'acharnement thérapeutique et révèle une incapacité à reconnaître les fautes commises, notamment dans la purge budgétaire qui a été imposée au peuple grec dont les revenus ont diminué de 40 %.

Il n'y a pas de solutions structurelles dans la monnaie unique. La dette de la Grèce à l'égard du FMI ou de la BCE s'élève pour cette année à 26 milliards d'euros. La rallonge de 7 milliards ne suffira pas car d'autres échéances sont à venir. En Allemagne, la démocratie semble exister puisque cette question sera soumise au Parlement. Mais, en France, puisque nous ne serons pas consultés, je vous donne mon avis.

Le professeur Stiglitz l'a dit, pour que la zone euro fonctionne, il faut un budget fédéral fort – aux États-Unis, il représente 17 % du PIB américain. Faute de quoi, cela ne marchera pas. Il n'y a qu'une solution, n'en déplaise aux uns et aux autres – même Valéry Giscard d'Estaing l'a reconnu : la Grèce doit sortir de l'euro. Toute autre solution nous mène droit dans le mur.

J'ai dit à Mario Draghi qu'il était à la barre du Titanic. Savez-vous combien de monnaies uniques ont disparu au vingtième siècle ? Quarante-deux. L'euro connaîtra le même sort. Vous allez casser l'Europe avec cet acharnement monétaire.

Vous vantez les 315 milliards du fonds d'investissement. Mais le plan est prévu sur trois ans, il n'a pas encore débuté et il ne représente même pas 1 % du PIB. Ce plan n'est pas à la hauteur des enjeux pour relancer l'investissement.

Puisque la banque centrale pratique enfin l'assouplissement quantitatif, pourquoi n'avoir pas autorisé les avances directes aux États par la BCE qui auraient permis à ces derniers d'investir et de relancer la machine ? Parce que le dogmatisme de Berlin l'interdit.

Quant à l'union bancaire, vous faites le contraire de ce qu'il convient de faire. Vous avez mis en place une machine infernale. Pourquoi les banques françaises qui sont bien gérées devraient-elles supporter les défaillances des autres banques européennes ? Il aurait fallu préserver une étanchéité entre les banques pour éviter des faillites en chaîne.

Quelle est la capacité de la Commission à définir des bases pour l'impôt sur les sociétés, à même de faire avancer vers une concurrence loyale en Europe ?

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