Notre engagement se fonde sur quelques principes simples, largement partagés, je crois, sur ces bancs. D’abord, le Grexit serait une erreur historique pour la Grèce comme pour l’Europe. Ensuite les choix démocratiques des Grecs, qu’ils soient issus d’élections générales ou de référendums, doivent être respectés, tout comme la Grèce doit respecter ses engagements européens. Enfin, un accord global, durable et soutenable doit être trouvé entre la Grèce et ses créanciers.
Comme vous l’avez vous-même dit hier, nous pensons pour notre part que, comme la Grèce a besoin de l’Europe, l’Europe a besoin de la Grèce. Et nous voulons que l’Europe sorte plus forte et plus solidaire de cette crise. Il ne s’agit donc pas, comme je l’ai lu dans un journal du soir, de protéger la zone euro de la Grèce, mais de renforcer la zone euro, et donc l’Europe, avec la Grèce.
Mes chers collègues, la France a refusé de se laisser enfermer dans un choix binaire absurde entre, d’une part, une vision punitive qui nous mettrait dans l’impasse et, d’autre part, des proclamations angélistes déconnectées de toute réalité, qui nous condamneraient à l’impuissance. La France a donc eu raison.
À dix-sept heure trente se tiendra une nouvelle réunion de l’Eurogroupe afin d’examiner les nouvelles propositions du gouvernement grec et de rechercher une nouvelle fois l’élaboration d’un accord global. Il doit permettre d’éviter ce qui serait une tragédie pour la Grèce, et un échec majeur pour l’Europe ; il doit remettre l’Europe sur de bons rails.
Monsieur le Premier ministre, notre majorité soutient l’action de la France et le rôle de médiateur qu’elle a embrassé au bénéfice de l’intérêt collectif. Les prochaines heures seront cruciales : elle doivent être mises à profit pour rechercher inlassablement un accord global. Pouvez-vous nous dire où nous en sommes dans cette négociation majeure et quelle sera la position de la France ce soir ?