Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 1er juillet 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le terrorisme

Manuel Valls, Premier ministre :

… car quand on parle de guerre, comme je l’ai fait le 13 janvier à propos du terrorisme, du djihadisme, de l’islamisme radical, il faut se doter de moyens.

Les moyens pour lutter très directement contre le terrorisme ont été rappelés de manière précise dans un document distribué par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’occasion d’une rencontre avec les présidents des assemblées, les présidents de commission et les présidents des groupes de l’Assemblée et du Sénat. Ces moyens sont considérables. Ils impliquent bien sûr nos services – la police, les renseignements, des moyens techniques supplémentaires – et aussi, je tiens à le rappeler, nos armées dans le cadre de l’opération Sentinelle puisque 7 000 militaires sont mobilisés, aux côtés des gendarmes et des policiers, pour surveiller ensemble 5 000 sites sensibles, tels que lieux de culte, écoles, services publics. C’est un effort nouveau et considérable, à la hauteur, bien sûr, de la menace terroriste. Il y a aussi des moyens supplémentaires pour le ministère de la justice. Nous assumons financièrement cet effort dans le cadre du budget pour 2016, comme dans ceux qui vont suivre parce que nous savons que c’est une priorité. Pour ce qui concerne la sécurité, Bernard Cazeneuve et Christiane Taubira savent qu’il s’agit de budgets prioritaires. Les moyens en postes mais aussi en termes de fonctionnement ont été augmentés pour la police et pour la gendarmerie afin de lutter contre l’insécurité et pour faire face au terrorisme.

Pour ce qui concerne nos armées, le ministre de la défense est bien sûr à votre disposition, au service des parlementaires, pour revenir sur ce sujet comme il le fait régulièrement. Mais je souligne que dans la nouvelle loi de programmation militaire, nous avons aussi tiré les conséquences de l’évolution actuelle : tout d’abord, par cette loi elle-même, votée suite au Livre Blanc, puis lors de sa révision, présentée par le ministre de la défense il y a quelques semaines, et adoptée par votre assemblée. Il faut en effet, en ce domaine aussi, renforcer nos moyens. Il faut les renforcer pas seulement pour l’opération Sentinelle mais aussi parce que nous savons – et nous en avons parlé ensemble au Salon du Bourget – l’importance des moyens nécessaires, notamment en matière de drones.

Par conséquent, les armées françaises disposent des moyens pour faire face à la menace terroriste et aussi pour mener des interventions et assumer leurs responsabilités suite aux décisions prises au plus haut niveau de l’État, par le Président de la République. C’est vrai pour l’opération Barkhane, avec 3 500 militaires sur la zone du Sahel, comme cela l’a été pour l’intervention au Mali et actuellement en Irak, où nous assumons nos responsabilités dans le cadre de la coalition où nous intervenons avec nos Mirage et nos Rafale pour combattre Daech.

Sur tous ces sujets, madame la députée, travaillons ensemble et ne polémiquons pas. Je vous demande d’être cohérente.

2 commentaires :

Le 02/07/2015 à 11:40, laïc a dit :

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"et actuellement en Irak, où nous assumons nos responsabilités dans le cadre de la coalition où nous intervenons avec nos Mirage et nos Rafale pour combattre Daech."

Et en Syrie, c'est interdit d'intervenir ? Le Syrie est un ancien protectorat français, de 1920 à 1946, cela accroît moralement la part de responsabilité de la France dans cette partie du globe. Il n'était rien de plus facile que d'intervenir militairement contre les forces militaires de l'EI, et rien n'a été fait. Plutôt Bachar que les barbares djihadistes, ça n'a pas l'air de sauter aux yeux de nos gouvernants, qui préfèrent manifestement que les minorités religieuses soient exterminés et les monuments historiques de Palmyre détruits plutôt que de donner l'impression d'aider ne serait-ce qu'infimement les forces militaires d'El Assad qui, lui, protège tout autant les minorités religieuses que les monuments historiques.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 08/07/2015 à 17:45, chb17 a dit :

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Al Assad n'a pas été assez coopératif sur le dossier énergétique, et nos ennemis Russie et Iran le soutiennent.

Voilà des péchés mortels, qui nous empêchent de faire cesser les destructions et assassinats massifs sur son pays. Dans le cadre de la "coalition où nous intervenons" sous les ordres de la puissance impérialiste qui compte, on ne peut pas faire autrement semble-t-il.

De fait, une intervention à la libyenne n'est pas souhaitable, si l'on tient compte du bilan "humanitaire" et du bilan politique local ; l'intervention via mercenaires et autres "rebelles pacifiques" est déjà assez meurtrière comme ça.

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