Je suis rapporteure sur le traité transatlantique au Sénat roumain. Celui-ci ne s'est pas encore prononcé et les avis sont très partagés. Il me semble que mes collègues de tous les groupes politiques font preuve d'un optimisme presque irrationnel sur les bénéfices attendus du traité. Pour ma part, je suis une sceptique très rationnelle. Cette situation résulte de ce que, dans mon pays, depuis longtemps, les choix géopolitiques sont très clairs et forts tandis que l'analyse économique est plus faible.
À titre personnel, en tant que pro-européenne convaincue, il me semble qu'on discute beaucoup des détails, certes importants mais qui peuvent être négociés. En revanche, on évoque rarement les fondements de ce traité – la nécessité et la fonction d'un marché intérieur transatlantique. Deux questions – pour quoi et pour qui – restent sans réponse claire.
Je partage les arguments développés par mon collègue belge. Ce traité n'est pas négocié entre égaux.
Nous devons réfléchir profondément sur l'avenir de l'Europe avant de prendre des décisions. Je redoute que beaucoup aient accepté l'idée que l'Europe a fait son devoir et qu'elle doit mourir désormais. Je ne le veux pas.