Intervention de Marina Berlinghieri

Réunion du 17 juin 2015 à 9h30
Commission des affaires européennes

Marina Berlinghieri, membre de la commission des politiques de l'Union européenne, Parti démocrate, Italie, interprétation :

La Chambre des députés italienne s'est interrogée sur les avantages du traité et sur le point de savoir quels en seraient les bénéficiaires. Pour répondre à ces deux questions, il faut partir des données objectives et non, comme c'est trop souvent le cas dans le débat public à ce sujet, de considérations énoncées comme des évidences. Les estimations de la Commission européenne concordent avec d'autres études indépendantes pour évaluer à environ 0,5 % l'augmentation du PIB de l'Union européenne qu'induirait le TTIP, soit 119 milliards d'euros par an, ce qui stimulerait évidemment la croissance et l'emploi dans tous les États membres, dont l'Italie. En bénéficieraient de nombreuses entreprises européennes innovantes, dont les exportations sont actuellement pénalisées par les droits de douane élevés et des barrières non-tarifaires dans de très nombreux secteurs tels que la mécanique, la mode, l'industrie du transport et les produits agro-alimentaires de haute qualité. Je rappelle à titre d'exemple que, pour l'instant, l'importation et la commercialisation de pommes et de divers fromages est interdite sur le marché américain et que les importations de boissons et de produits laitiers sont frappées de très lourds droits de douane.

Il faut aussi tenir compte de ce que les accords commerciaux auraient un effet décisif sur l'internationalisation des entreprises européennes, ce qui est l'un des premiers objectifs du plan en faveur de la ré-industrialisation adopté par le Conseil européen. Actuellement, de 70 à 80 pour cent du volume des exportations européennes sont réalisés par 10 pour cent à peine des entreprises exportatrices. Cela dit les difficultés qu'éprouvent nos PME et TPE à pénétrer les marchés internationaux et signale qu'il faudra, dans le traité, leur porter une attention particulière, tout comme il faudra impérativement préserver les indications géographiques. Sur le fond, les accords commerciaux sont un passage obligé, et urgent, de la relance de l'industrie européenne, qui suppose que l'on parvienne à augmenter non seulement le volume des exportations mais le nombre d'entreprises exportatrices.

Outre cela, il nous faut réfléchir aux effets économiques et politiques des traités transpacifiques qui seront signés en l'absence d'accord de partenariat transatlantique.

En conclusion, le TTIP et les autres accords commerciaux internationaux stimuleraient de manière décisive les productions européennes à haute valeur ajoutée et permettraient à nos entreprises de se positionner dans les secteurs marchands les plus rentables et les plus innovants. C'est pourquoi le Gouvernement et le Parlement italiens ont affirmé en plusieurs occasions leur ferme appui aux négociations en cours, qu'ils espèrent voir aboutir mi-2016.

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