Lorsque les discussions relatives au TTIP ont commencé, il y a deux ans, plusieurs d'entre nous avons alerté sur les menaces à la démocratie que représentait l'inflexion vers la déréglementation. Le Gouvernement grec considère que chaque gouvernement a le droit, non négociable, de décider des lois concernant l'économie et le commerce international. Outre qu'en Grèce 96 % des entreprises sont des TPE familiales que l'on ne peut en aucune manière comparer aux PME des États d'Europe du Nord, la Grèce, sous programme d'aide internationale depuis cinq ans, est dans une situation très difficile, et une multitude de petites entreprises grecques ont disparu. Dans ce contexte, comment celles qui ont survécu pourront-elles faire face à la concurrence des grands groupes internationaux ?
J'observe d'autre part que la reconnaissance de toutes les indications géographiques européennes par les États-Unis – sujet majeur pour la protection de la feta – n'est pas acquise. Nous avons eu le même problème lors de la négociation du traité CETA signé entre l'Union européenne et le Canada. C'est une attitude extrêmement agressive, d'autant que lorsque le ministre de l'économie grec a demandé à prendre connaissance, à l'ambassade des États-Unis à Athènes, des documents américains relatifs à cette question, il s'est vu opposer une fin de non-recevoir.