Le rapporteur spécial regrette la rigueur extrême dont est victime le budget de la culture, dont je conviens avec lui qu'elle est un ferment dont il ne faut jamais se passer. Néanmoins, l'explosion des coûts de la Philharmonie ne peut que nous laisser sans voix. Vous citez d'autres salles européennes, mais comparaison n'est pas raison et, dans un pays où le secteur du BTP est plus qu'atone, ne pas parvenir à maîtriser le coût d'un tel chantier est préoccupant.
Certes nous nous heurtons à de grandes stars de la maîtrise d'oeuvre, M. Jean Nouvel, mais il faudrait que le maître d'ouvrage ou le maître d'ouvrage délégué puissent contrôler l'exécution d'un chantier de cette envergure. Or, on a le sentiment qu'en Île-de-France et à Paris, en matière de culture, on fait facilement fi des règles de bonne gestion, alors que, dans le même temps, en région, où les directions régionales des affaires culturelles s'inquiètent des regroupements que va entraîner la réforme territoriale, les conservatoires doivent faire face à des décisions douloureuses.
Si l'on peut donc souhaiter que le budget de la culture soit épargné par les mesures de rigueur, il importe avant tout que les grands chantiers soient conduits avec davantage de sérieux. C'est du bon sens.