Merci d'avoir accepté notre invitation, Monsieur le président exécutif. Votre audition succède à celle de M. Marwan Lahoud, directeur général délégué du groupe Airbus, le 6 mai dernier, et à celle de M. Stéphane Israël, président-directeur général d'Arianespace, le 12 mai. Nous accueillerons ensuite M. Philippe Petitcolin, directeur général de Safran, le 21 juillet. Par le passé, notre commission s'était sans doute trop peu penchée sur le secteur spatial, qui marche très bien, en particulier dans le domaine des lanceurs.
La concurrence inattendue de SpaceX, dont l'offre est moins chère – notons toutefois l'échec récent d'un de ses lancements –, a obligé les Européens à ne pas rester assis sur leurs certitudes et à réagir. Grâce notamment à l'engagement de Geneviève Fioraso, alors Secrétaire d'État chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche et ancienne membre de cette commission, l'Europe a réussi à reprendre la main, en décidant de lancer le programme Ariane 6. Néanmoins, le financement d'Ariane 6 est-il totalement bouclé ?
Nous souhaitons vous interroger notamment sur la gouvernance de votre entreprise, sur ses partenariats, sur son périmètre d'action et sur l'avenir des autres acteurs du secteur spatial.
En juin 2014, les groupes Airbus et Safran ont annoncé la création d'Airbus Safran Launchers, coentreprise détenue à parts égales. Afin d'atteindre une participation de 50 % dans le capital, Safran doit verser une compensation de 800 millions d'euros au groupe Airbus. Peu de personnes croient au succès des coentreprises détenues à parts égales, mais Safran semble être une spécialiste en la matière : la coentreprise qu'elle détient avec General Electric a été citée en exemple par le patron de cette dernière et fonctionne parfaitement. Cette culture de la coentreprise chez Safran augure plutôt bien de l'avenir.
Airbus Safran Launchers emploiera à terme 8 000 personnes. Elle deviendra le maître d'oeuvre industriel dans le domaine des lanceurs : elle va concevoir, développer, produire et commercialiser les lanceurs, mais aussi procéder aux opérations de lancement. Compte tenu de ce périmètre d'action, que feront donc, à l'avenir, le Centre national d'études spatiales (CNES) et Arianespace ?
Des discussions sont en cours à propos du tour de table financier d'Airbus Safran Launchers. Il est question d'une participation de l'Allemagne et de l'Italie. Pouvez-vous nous faire un point à ce sujet ? Il semble que vous ne soyez pas tout à fait au bout de vos peines en la matière.