Monsieur le Premier ministre, cette semaine, l’Europe a rendez-vous avec elle-même car, chacun le mesure, les défis posés à la Grèce sont aussi des défis pour l’Europe.
Hier se sont réunis l’Eurogroupe et les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro. D’ici à demain, sont attendues les propositions concrètes et complètes du gouvernement grec ; le Premier ministre grec s’est exprimé ce matin au Parlement européen. Dimanche, les vingt-huit chefs d’État et de gouvernement se réuniront à nouveau.
Ce calendrier doit permettre à la Grèce de rester dans la zone euro. C’est le souhait des citoyens grecs qui, par leur vote de dimanche dernier, ont dit oui à l’Europe et à la monnaie unique, mais non à la poursuite de l’austérité et aux efforts sans perspectives. Une sortie aggraverait la souffrance du peuple grec alors qu’un habitant sur trois vit sous le seuil de pauvreté. Pour la zone euro et, plus largement, pour l’Europe, cette option serait un fait inédit, et aurait des conséquences géopolitiques, car nous parlons d’un pays européen situé à proximité d’un bassin que traversent tant de crises.
Voilà pourquoi il faut défendre l’intérêt général européen. Et l’intérêt général européen, mes chers collègues, celui du peuple grec et de tous les peuples de l’Union, c’est une Grèce dans l’euro. Voilà pourquoi il faut oeuvrer à un compromis, à un accord. C’est l’engagement constant, cohérent, déterminé de la France et nous saluons avec force l’action du Président de la République et de votre gouvernement.