Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins. Ce moment de crise que l’Europe traverse peut aboutir à son éclatement. Il peut cependant aussi être l’opportunité de mettre fin à une Europe technocratique éloignée des citoyens, l’opportunité de redonner du sens et une conduite démocratique à la zone euro.
La France, dans ce moment de crise, a une responsabilité particulière. Elle doit porter haut les valeurs de l’Europe : la démocratie et la solidarité sont seules à même de garantir notre avenir commun.
C’est pourquoi nous vous demandons de tout faire pour que la Grèce reste dans la zone euro et d’engager l’Eurogroupe sur la voie d’une restructuration de la dette grecque, afin de la rendre soutenable. Le FMI l’a montré : c’est le seul scénario possible. Nous vous demandons d’accompagner le gouvernement grec dans les nécessaires réformes pour une fiscalité plus juste et une lutte renforcée contre la corruption. Nous vous demandons enfin d’appuyer la mise en oeuvre d’un grand plan d’investissement en Grèce et en Europe afin de relancer une activité économique étranglée par la contrainte budgétaire et de redonner espoir à la population grecque.
En Allemagne, le Bundestag doit être consulté. Notre assemblée n’ayant pas ce droit, nous saluons votre décision d’organiser un débat. Néanmoins, la voix de la France serait renforcée par un soutien marqué de sa représentation nationale à un mandat clair donné à l’exécutif. Dès lors, monsieur le Premier ministre, ma question sera simple : pouvez-vous donner suite à notre demande et conclure le débat de cet après-midi par un vote, comme le permet l’article 53, alinéa 1 de la Constitution ?