…, est devenu une réalité pour nos pays et pour les peuples. Ensemble, à force de volonté, nous avons su transformer notre histoire, sceller une paix durable et faire que, du sud à l’est, la démocratie s’enracine. C’est une magnifique construction, par des nations qui ont uni leurs forces et leurs destins pour peser davantage économiquement mais aussi politiquement et diplomatiquement.
L’Europe, c’est une voix qui porte. Bien sûr, elle a des insuffisances, des manques, des vides démocratiques qui restent à combler, des faiblesses diplomatiques, des difficultés économiques – qui peut le nier ? Mais soyons sûrs d’une chose : sans l’Europe, nous ne perdrions pas seulement un idéal, nous perdrions beaucoup de nous-mêmes. Dans un monde qui change si vite, nos nations se trouveraient esseulées, diluées. Affaiblies, elles perdraient progressivement pied.
Le Gouvernement a souhaité que ce débat ait lieu pour que la représentation nationale soit associée à ce moment crucial, pour la Grèce et pour le peuple grec d’abord, mais aussi pour nous et pour la construction européenne.
Mesdames et messieurs les députés, nous devons refuser une Europe du ressentiment, de la punition et de l’humiliation, une Europe où monteraient – ils se manifestent déjà ici et là – les sentiments anti-grecs ou anti-allemands, où s’installeraient définitivement les égoïsmes, le rejet de l’autre, les populismes ; une Europe, au fond, où les plus faibles seraient livrés à eux-mêmes.
L’Europe, c’est la fierté d’être soi, et non le repli sur soi ; c’est le respect des peuples et des individus.
Il y a entre la France et la Grèce, entre Paris et Athènes un lien, historique, culturel, très fort, irremplaçable.
La Grèce, c’est bien sûr le berceau de l’Europe, par son histoire, sa culture et ce qu’elle nous a apporté : la démocratie. Au début du XIXe siècle, le chant de liberté du peuple grec à la conquête de son indépendance a été entonné par les poètes, les écrivains, les artistes français – Chateaubriand, Hugo mais aussi Delacroix ou Lamartine.
La Grèce est un grand pays européen. Elle est dans la Communauté européenne, puis dans l’Union européenne, depuis 1981, grâce notamment à la France et à l’engagement du Président Valéry Giscard d’Estaing. Elle sortait alors de la dictature des colonels.
Des personnages incontournables incarnent cette âme culturelle commune que nous nous sommes forgés. Des noms et des oeuvres de littérature, de musique, de cinéma résonnent ici, en France. Qu’on pense à Mélina Mercouri, à Costa-Gavras, qui a fait jouer de grands acteurs français, notamment dans le film Z, consacré à son pays. N’oublions pas Jacqueline de Romilly, cette française qui a voué sa vie à la culture et à la langue grecques, au point de recevoir, en 1995, la nationalité grecque à titre honorifique.
La Grèce, c’est une passion française et Europe, cette princesse qui a donné son nom à notre continent, est au coeur de notre mythologie. Nous devons donc être fidèles au passé mais aussi à l’avenir de cette relation.
La Grèce a, elle aussi, conscience de ce que l’Europe lui a apporté. Sachons donc entendre les messages d’un peuple qui a subi une austérité sans précédent– pas dans les mots, mais dans les faits. Non, par leur vote, les Grecs n’ont pas voulu couper les ponts avec l’Europe ! Ils n’ont pas dit non à l’euro ! Car au fond, tous savent combien les conséquences de la sortie de la monnaie unique seraient terribles ; tous savent combien il est impossible d’en sortir calmement et sans drame.
Une sortie de l’euro, c’est à coup sûr l’effondrement des revenus, le prix des importations qui explosent – y compris pour les biens de première nécessité –, des conséquences sociales, politiques et sur l’ordre public que personne d’entre nous n’est capable de prévoir. Est-ce cela que nous voulons pour le peuple grec ?
Le 09/07/2015 à 20:26, laïc a dit :
"La Grèce, c’est bien sûr le berceau de l’Europe, par son histoire, sa culture et ce qu’elle nous a apporté : la démocratie."
Du temps de la Grèce antique à laquelle fait référence M. Valls, il n'y avait pas 2 démocraties, comme de notre temps, la démocratie représentative et la démocratie participative. Il n'y avait que la démocratie participative, et la dite démocratie des partis politiques, partis politiques appelés "hétairies", n'existait pas, les partis politiques étaient un moyen pour le parti oligarchique de s'assurer le pouvoir et le triomphe de l'argent sur la libre expression citoyenne.
Donc, M. Valls, qui est licencié en histoire, pourrait rectifier, car il n'est pas sain de berner les citoyens français actuels avec de fausses références historiques. Les Français sont las de mensonges ou d'erreurs, ils veulent la vérité, la compréhension, et non pas des contes de fées à dormir debout.
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