Au prix de réels efforts, souvent douloureux pour la population et que personne ne doit sous-estimer, l’économie grecque n’était certes pas guérie à la fin de 2014, mais la croissance était de retour et le budget public en excédent primaire. Cependant le problème de la dette restait entier et les Grecs ne voyaient pas arriver le fruit de leurs efforts.
Début 2015, le gouvernement grec nouvellement élu a souhaité revoir les modalités du programme d’assistance, en particulier le détail des réformes nécessaires pour que la Grèce puisse recevoir le reste de l’aide financière prévue. Les discussions ont été longues et difficiles – je n’y reviens pas – mais, il y a deux semaines, nous étions tout près d’un accord. Les institutions – la Commission européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international – avaient fait de nouvelles propositions, avec en particulier des cibles budgétaires revues à la baisse. L’objectif était de permettre à la Grèce d’honorer ses engagements passés, mais aussi – et c’est l’essentiel – de renouer avec la croissance.
Le gouvernement grec a cependant décidé d’interrompre de manière unilatérale les négociations – avec Michel Sapin nous avons dit ici, il y a une semaine encore, combien nous le regrettions – et d’organiser un référendum pour permettre à son peuple de s’exprimer. C’était un choix souverain et nous n’avons pas à le discuter.
Le sommet qui s’est tenu hier à Bruxelles a permis de reprendre le dialogue, de réenclencher un processus et de rétablir le lien dont nous avions tant besoin pour avancer. C’était nécessaire. Ce travail de dialogue doit se poursuivre car les fondements ont, ces derniers mois, été posés. Notre conviction est qu’un accord est à portée de main. La condition, c’est la solidarité, comme le Président de la République l’a souligné. C’est aussi la responsabilité, non seulement des États membres, mais aussi de la Grèce.