Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 8 juillet 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la situation de grèce et les enjeux européens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Dominique Strauss-Kahn lui-même, ancien directeur du FMI, le reconnaît désormais. Pour sortir durablement de la crise, nous devons en tirer les conséquences concrètes. Nous prônons d’ailleurs la tenue d’une conférence européenne de la dette car pour que la restructuration et le rééchelonnement soient acceptés, ils doivent bénéficier à tous les États de l’Union.

Le deuxième pilier, c’est l’investissement. La mise en oeuvre du plan Juncker doit s’accélérer et se traduire par des investissements ciblés vers la transition écologique de nos économies, notamment dans les transports propres et les énergies renouvelables. Cela ne vaut pas seulement pour la Grèce, mais pour tous les pays européens et c’est de nature à les rassembler. Pour que les vingt-huit États de l’Union consentent à la solidarité européenne, il faut que chacun y trouve son compte.

Il y a enfin un troisième pilier : le système étatique grec doit se réformer en profondeur. La Grèce doit améliorer l’efficacité de son administration fiscale et assurer la collecte de l’impôt. Elle doit mettre fin à l’insupportable régime d’exonérations fiscales dont bénéficient les armateurs grecs et l’Église orthodoxe. Elle doit redimensionner le budget de la défense, qui représente – c’est un comble en pareille période ! – près de 4 % du produit intérieur brut de la Grèce, contre seulement 1,75 % pour un pays comme la France. Sur ces différents points, Alexis Tsipras doit maintenant prendre des engagements concrets et précis.

Mes chers collègues, j’ai commencé cette intervention en parlant de l’enlisement de la construction européenne. Parce que cette crise est européenne, la sortie de crise doit être européenne. Nous constatons aujourd’hui les limites d’une zone euro dont la gouvernance, à la fois technique et politique, est assurée exclusivement par la Banque centrale européenne et les conseils intergouvernementaux.

Reprenons à notre compte une proposition faite par des économistes français et allemands l’année dernière : créons un Parlement de la zone euro, composé de membres du Parlement européen et des parlements nationaux…

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