Elle est une idée, une volonté et une géographie. C’est parce qu’elle est une idée, parce qu’elle est une volonté et parce qu’elle renvoie à une géographie qu’elle prend tout son sens et qu’elle peut envisager son avenir. Si nous oublions cet axiome de base, ce principe originel, nous nous éloignons irrémédiablement de ce qui fonde l’Union – j’en reste persuadé.
Notre deuxième conviction est que l’Union a besoin d’un nouveau souffle, d’un puissant souffle même, tant il apparaît qu’elle est, depuis plus d’une dizaine d’années, en panne de projet fédérateur et mobilisateur. Les disciplines budgétaires, pour importantes et légitimes qu’elles soient, et la focalisation du débat public européen qu’elles entraînent sur les seules questions financières, ont en grande partie éloigné les peuples de l’Europe. L’Union n’arrive pas à animer les peuples : elle n’arrive pas à les rendre parties prenantes, à les rendre fiers. On m’objectera que cela n’a rien de nouveau, que c’est congénital et que le traité de Rome n’avait pas soulevé les foules en son temps.