Ce débat est intéressant et même passionnant. Vous l’avez dit, madame la présidente Auroi : on ne peut pas uniquement s’adresser aux opinions nationales, même si naturellement elles comptent et fondent le débat démocratique dans le cadre de la nation. Nous devons intégrer pleinement l’opinion européenne, en tout cas la somme des opinions nationales qui font l’Europe.
Nous l’avons fait d’ailleurs, à l’occasion du référendum de 2005. Aujourd’hui, dans d’autres circonstances, c’est du peuple grec dont nous parlons, ce qui montre bien que la démocratie et l’histoire ont leur poids.
Voilà que ce pays de 10 millions d’habitants, qui a des liens historiques, philosophiques et culturels avec la France, pèse dans le débat et c’est une bonne chose.
Je veux d’ailleurs me féliciter que, par delà leurs tonalités différentes, leurs analyses différentes, les forces progressistes de la gauche, dans cette Assemblée, se retrouvent pleinement sur l’idée que la Grèce doit rester dans la zone euro. Chacun a compris l’importance de la zone euro, ce qui ne veut pas dire que celle-ci ne doive pas se réformer, qu’il ne puisse pas y avoir un véritable gouvernement économique de la zone euro et qu’il ne faille pas avancer sur la question de la démocratie, c’est-à-dire du rôle des parlements dans le bon fonctionnement de cette zone. L’idée existe d’un Parlement de la zone euro. Il faut réfléchir à ces questions, mais je me félicite que chacun ait bien compris que la sortie de la Grèce de la zone euro, au-delà des chocs que cela provoquerait, signifierait aussi une sortie de l’Europe.