On voit bien qu’à condition que les pays de la zone euro tirent les leçons de cette crise, cette monnaie commune existe. Je rappelle d’ailleurs qu’il y a même des pays non membres de la zone euro qui utilisent déjà cette monnaie, à un autre niveau cela va de soi, mais ils l’utilisent.
Ce fut le coup de génie de Kohl et de Mitterrand, avec Jacques Delors, de se dire qu’il fallait cette monnaie unique.
Bien sûr, elle doit changer, elle doit se réformer. Je rappelle toujours, avec les dysfonctionnements que nous connaissons, avec les doutes et interrogations qui peuvent être les nôtres et donc les miennes sur la construction européenne, à quel point à l’échelle de l’histoire c’est une entreprise extraordinaire. En moins de 70 ans, pardon de rappeler cette évidence, à partir de la réconciliation entre la France et l’Allemagne, on a construit un marché commun, un marché unique, on a élargi l’Europe aux pays du Sud.
Je le souligne volontairement, parce que dans la construction européenne, et aussi dans l’intégration de la zone euro, exclure un pays du Sud – tout comme exclure un pays de l’Est, issu du bloc soviétique et de la dictature – pèserait lourdement sur l’avenir.