Qu'il me soit permis de saluer la densité du travail fourni par cette mission d'information, consacrée à la transition entre le lycée et l'université. La liste des personnes auditionnées est impressionnante et l'on ne peut que vous féliciter, madame la présidente, monsieur le rapporteur, pour la qualité de votre rapport.
Notre objectif commun est, bien sûr, de donner à tous les lycéens et étudiants les meilleures chances de succès dans leurs études et, ensuite, d'insertion professionnelle. L'état catastrophique du chômage des jeunes Français, diplômés ou non, ne peut nous laisser indifférents et nous incite à faire de nouvelles propositions, notamment en nous penchant sur les échecs trop nombreux constatés dans les premières années de l'enseignement supérieur.
« Est-ce grave docteur – Dites 33 »… C'est en effet le nombre de propositions contenues dans le rapport. Mais, autant j'ai trouvé ses analyses pertinentes et intéressantes, autant j'avoue ma perplexité devant la plupart de ces recommandations. J'en aurais préféré moins, et de plus percutantes. À l'heure où tout le monde parle de simplification, cet ensemble manque de clarté et de vigueur, et certaines doivent être lues et relues pour en percer le sens, ce qui amoindrit leur portée.
Ainsi, le chapitre consacré à l'orientation est intéressant, mais la formulation de la proposition n° 16 laisse songeur : « Instituer […] des conseils d'orientation lycée-supérieur dans chaque lycée », « Former les élèves, dès la classe de seconde, dans le cadre du PIIODMEP [Parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel], à la maîtrise [du] dossier [d'orientation]…
Quant à la proposition n° 22, relative au « maintien d'une offre de formation supérieure professionnelle équilibrée sur les territoires », ou à la proposition n° 25 sur la non-sélection à l'entrée de l'université et les « parcours sécurisés », ce sont pour moi de vrais poèmes !
Ce qui me frappe le plus dans ce rapport, c'est qu'à aucun moment il n'y est dit que, pour réussir, il faut aussi travailler. Alors que la proposition n° 6 vise à enrayer la baisse du niveau en mathématiques, il aurait pu être utile de citer la célèbre phrase de Thomas Edison : « Le génie est fait d'un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration. ».
Je souscris aux bienfaits de la polyvalence des lycées, ayant dans ma circonscription le lycée Stanislas de Wissembourg où, dans un même lieu, toutes les filières, aussi bien techniques et professionnelles que la préparation au double baccalauréat français et allemand, sont présentes.
Je veux encore souligner l'importance de la proposition n° 4 relative aux passerelles, non seulement des voies générale et technologique vers la voie professionnelle, mais aussi dans le sens inverse, comme cela figure d'ailleurs dans la proposition n° 24.
Il y aurait beaucoup à dire sur ces mesures destinées à favoriser la réussite dans l'enseignement supérieur, et je crois qu'une réelle mixité sociale est nécessaire. L'adaptation des épreuves du baccalauréat à l'ère du numérique me semble également indispensable. Je veux aussi souligner l'importance de la proposition n° 8 sur le rapprochement entre les établissements secondaires et supérieurs et le monde professionnel.
Enfin, lorsque je lis : « Garantir l'affectation prioritaire des meilleurs bacheliers », je ne peux que déplorer l'arrêté du 11 mai 2015 qui a réduit le nombre des bourses au mérite. Cette belle idée de Lionel Jospin, généralisée ensuite par les élus de droite, a pour but de récompenser les bacheliers des milieux modestes et défavorisés qui ont obtenu, au prix d'efforts et d'assiduité, une mention « très bien » au baccalauréat. C'est une belle manière pour la République d'aider les plus méritants à poursuivre des études supérieures ; ne serait-ce que pour cela, j'espère que la contribution des députés Les Républicains pourra être utile.