Je m'associe, bien entendu, aux compliments adressés au rapport qui nous est présenté, et qui traite d'une problématique cruciale : celle du poids de l'orientation dans l'insertion professionnelle des jeunes.
Nous connaissons les limites de notre système éducatif, parfaitement résumées par notre rapporteur et par les travaux de la mission. Je n'y reviens que pour souligner que le poids du diplôme et de la formation initiale demeure trop important, au point qu'il devient une source d'anxiété pour élèves et les parents, et que les filières moins prestigieuses sont délaissées, alors même qu'elles possèdent des atouts formidables pour l'insertion professionnelle des jeunes. Je pense en particulier à l'apprentissage.
L'une des limites les plus graves du système de filières est sa rigidité, qui enferme les élèves dans une seule et même voie de la seconde à la terminale, sans pouvoir emprunter de passerelles. Pour y remédier, le rapport propose notamment de prolonger dans le second cycle du secondaire la logique d'un socle commun composé de plusieurs matières fondamentales et assorti d'options, de recourir à des pédagogies différenciées en fonction des formes d'intelligence, et de faciliter les changements de série au sein des filières générales et technologiques ainsi que les passages vers la voie professionnelle grâce aux stages-passerelles. Je voudrais cependant savoir, monsieur le rapporteur, si ces propositions supposent, selon vous, d'accorder une plus large autonomie aux lycées.
La mission d'information préconise également de rapprocher les établissements d'enseignement du monde professionnel, en impliquant davantage les enseignants afin de renforcer l'efficacité du parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel (PIIODMEP) proposé aux élèves. Concrètement, quelles formes prendrait ce rapprochement ?
Une plus grande ouverture de l'enseignement supérieur au monde de l'entreprise vous semble-t-elle également souhaitable ? Vous évoquez des partenariats entre les établissements du secondaire et ceux du supérieur, mais ne pourrait-on aller plus loin en prévoyant des partenariats entre les entreprises du bassin économique, les lycées et l'enseignement supérieur ?
Enfin, ainsi que le rapport le souligne, l'université de Paris-Est Marne-la Vallée a axé son développement sur une forte professionnalisation des cursus, grâce à laquelle 2 300 de ses 11 000 étudiants, soit 24 %, sont en apprentissage. Les taux d'insertion professionnelle à 30 mois atteignent 93 % en sciences humaines et sociales, 91 % en économie et gestion et 94 % en sciences et technologies. Comment expliquer que ces initiatives soient encore trop isolées, et quelles propositions formulez-vous pour encourager ces initiatives ?