Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 18 février 2014 à 19h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Monsieur le ministre, je vous remercie de votre disponibilité pour notre commission. Le moment est important, puisque le Président de la République vient de décider d'envoyer 400 hommes supplémentaires en République centrafricaine (RCA), lesquels s'ajouteront aux 1 600 déjà présents au sein des forces Sangaris ; l'Union européenne, de son côté, vient de se prononcer en faveur d'une opération militaire qu'avait entérinée la résolution du 28 janvier du Conseil de sécurité de l'ONU. Comment ces deux décisions seront-elles mises en oeuvre ?

Par ailleurs, une délégation commune à notre commission et à la commission de la défense s'est rendue hier en RCA. Je vous remercie d'avoir rendu ce déplacement possible, notre délégation ayant bénéficié de la protection des forces Sangaris, dont nous avons pu à cette occasion apprécier le travail remarquable. Au cours de cette journée très riche, nous avons rencontré le couple exécutif et les principaux membres du Gouvernement centrafricain, les représentants des organisations non gouvernementales (ONG), les responsables des autorités religieuses et bien entendu nos soldats.

De ce déplacement, je retire trois impressions. La première est que, là où les forces Sangaris sont déployées, la sécurité s'améliore : c'est particulièrement vrai à Bangui, où, bien que la situation demeure fragile, la vie a repris, à telle enseigne qu'un retour des musulmans dans les semaines ou les mois qui viennent paraît envisageable. Dans le reste du pays, en revanche, la situation semble encore très dégradée.

Dans ces conditions, il apparaît indispensable que les troupes de Sangaris et celles de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) travaillent en bonne intelligence, et soient relayées au plus vite par une opération de maintien de la paix (OMP) des Nations unies, non seulement parce que celle-ci porterait à 10 000 hommes la présence militaire sur place, mais aussi parce qu'elle inclut des missions civiles. La remise en ordre de l'État centrafricain est un sujet crucial, y compris au regard de la sécurité. Le Premier ministre, à cet égard, nous a brossé un tableau bien sombre de la situation, les fonctionnaires – dont les policiers et les gendarmes – n'étant d'ailleurs plus payés depuis bientôt cinq mois.

Enfin, si la sécurité s'améliore à Bangui et sur l'axe routier qui relie cette ville au Cameroun, la situation humanitaire reste fort préoccupante : à l'aéroport de M'Poko, des cas de typhoïde laissent craindre une épidémie, et la saison des pluies risque de transformer en cloaque cet endroit établi sur un marécage. Les soldats disent craindre un envahissement de la piste par les réfugiés et des émeutes de la faim.

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