Intervention de Gérard Charasse

Réunion du 18 février 2014 à 19h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Charasse :

Le groupe d'amitié France-République centrafricaine, que je préside, est jusqu'à présent resté inactif, la RCA n'ayant jamais connu d'élections démocratiques. Il y a trois ans, je m'étais néanmoins rendu sur place pour rencontrer nos forces et la communauté françaises ; j'étais donc informé de la situation.

La RCA n'a malheureusement jamais connu ni la paix, ni la démocratie, ni la stabilité. Tout est à reconstruire mais, dans l'immédiat, c'est la survie d'une partie du peuple centrafricain qui se joue. Le camp de réfugiés que nous avons visité à Bangui donne une idée de la situation, avec des populations entassées et des enfants qui attendent de la nourriture et des soins. Dans la ville, les haines communautaires sont encore vives. Les populations ont besoin de protection, à commencer par la communauté musulmane, exposée au désir de vengeance des chrétiens.

Nous avons également pu mesurer l'ampleur des besoins de financement, pour les missions de sécurité comme pour le développement. L'élite centrafricaine est à reconstruire ; nous avons été sensibles au volontarisme de la Présidente Samba-Panza mais, pour assurer la tenue d'élections en 2015, il faudra que toutes les actions prévues soient effectivement mises en oeuvre. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvions abandonner le pays aux mains de bandits qui y font la loi depuis des années.

J'ajoute que la RCA est située dans une zone de conflits, convoitée pour ses richesses et poreuse quant à ses frontières. Des groupes terroristes – Boko Harma, chebab et AQMI, Al-Qaïda au Maghreb islamique – ont ainsi trouvé refuge le long d'un arc de cercle qui s'étend de l'Atlantique à l'Océan indien. Nous avons eu raison d'engager nos forces pour lutter contre cette menace, mais l'Europe doit se mobiliser également, avec l'ensemble de la communauté internationale. Vous nous avez annoncé, monsieur le ministre, un certain nombre de bonnes nouvelles, dont nous attendons qu'elles se concrétisent le plus rapidement possible, car il y a urgence.

Nous avons assisté à l'arrestation d'un terroriste par nos forces mais l'on peut se demander ce qu'il deviendra, en l'absence de prison et de système judiciaire. Sera-t-il livré à la vindicte populaire ? Est-on en mesure d'apporter des réponses appropriées à ces dangers auxquels s'affrontent nos troupes ?

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