Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 4 juin 2014 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je remercie le ministre de la défense d'être à nouveau parmi nous ce matin, pour une audition qui n'est pas ouverte à la presse.

La semaine dernière, nos collègues Pierre Lellouche et François Loncle, nous rendant compte de leur voyage au Mali du 19 au 21 mai dans le cadre du groupe de travail sur le Sahel, ont souligné le risque que la France se trouve prise au piège de son engagement en raison de l'hostilité persistante entre les forces en présence. La même crainte vaut pour la République centrafricaine.

Malgré la réouverture du processus de négociation entre les autorités maliennes et les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), la situation au Mali demeure très préoccupante. La récente offensive des forces maliennes à Kidal a été un fiasco et le Gouvernement paraît bien peu engagé en faveur du processus de réconciliation qui devait s'enclencher aux termes de l'accord conclu à Ouagadougou en juin 2013.

Aussi nous entendrons vous avec intérêt, monsieur le ministre, faire le point sur la situation au nord du Mali et sur les conditions d'intervention de nos soldats. Où en sont les négociations entre le MNLA et le Gouvernement malien ? Quel est le nouveau calendrier de déploiement des forces françaises dans la bande sahélo-saharienne ? Quel est l'état d'avancement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ?

En République centrafricaine, Bangui a connu une nouvelle spirale de violences et de représailles, avec un terrible massacre commis à l'église Notre-Dame de Fatima et le meurtre de trois jeunes musulmans par les milices anti-balaka. La légitimité de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) dépêchée par l'Union africaine semble de plus en plus contestée ; en particulier, son contingent burundais est accusé de prendre parti pour les musulmans. On observe aussi des manifestations d'hostilité aux forces françaises. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi, à l'unanimité, une déclaration condamnant les violences à Bangui et appelant à déposer les armes et à accélérer le processus de réconciliation nationale. Il demande également l'accroissement des contributions matérielles et en hommes pour renforcer la MISCA.

Pourrez-vous évoquer l'action de nos soldats en République centrafricaine ? À ceux d'entre nous qui se sont rendus sur place, ils ont paru aussi compétents que dévoués, mais leurs conditions de vie nous ont été décrites comme rustiques, et c'est un euphémisme ; quelles mesures avez-vous prises pour les améliorer ? Comment envisager la suite de notre engagement en RCA dans un contexte si difficile ? Où en est le déploiement de la MINUSCA, qui doit prendre le relais de la MISCA en septembre ? Pourriez-vous faire le point sur la mission EUFOR-RCA, qui a tardé à se constituer ?

S'agissant enfin du budget de la défense, la nouvelle loi de programmation militaire prévoit un budget annuel de 31,4 milliards d'euros, ce qui suppose des économies substantielles. La rumeur a couru que de nouvelles coupes – de 3 à 6 milliards d'euros en trois ans – seraient envisagées. Vous avez vigoureusement défendu votre budget, et vous n'avez pas été le seul : tant à la commission de la défense que dans notre commission des voix se sont élevées, dont la mienne, pour juger paradoxal et inacceptable de revenir sur une loi de programmation militaire votée il y a quelques mois à peine. Le Premier ministre a garanti que la programmation serait intégralement respectée et le président de la République a réaffirmé les engagements financiers définis dans la loi, tout en vous demandant de formuler des propositions visant à améliorer la gestion des matériels et projets ; quelles seront-elles ?

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