Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 4 juin 2014 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Je vous rends hommage à mon tour, monsieur le ministre, pour votre disponibilité à l'égard du Parlement et pour le travail que vous menez. Ce n'est pas sans raison que, pour Jeune Afrique, vous êtes « le ministre de l'Afrique » ! Mais l'évolution de la situation, tant au Mali qu'en RCA, ne laisse pas d'inquiéter. La possibilité d'engager la réorganisation de nos troupes en les faisant stationner dans toute la bande sahélo-saharienne dépendant de la capacité, aléatoire, de la classe politique malienne à régler la question touareg, je redoute que nous ne puissions mettre un terme à l'opération Serval au Mali. Cela empêcherait le redéploiement prévu et, en conséquence, la poursuite de la mission de contre-terrorisme confiée à nos militaires, alors même que monte un sentiment anti-français et que les relations entre les armées, sur place, ne sont pas toujours d'une parfaite sérénité. Autant l'opération Serval a été un succès, autant nous entrons maintenant dans une zone dangereuse.

En RCA, la situation est inextricable. On ne peut continuer de demander à nos militaires d'assurer une mission de police pour maintenir l'ordre entre des civils qui s'entretuent à coups de machette. Est-il raisonnable de maintenir des troupes françaises dans un pays où, chacun le sait, il n'existe aucune perspective de règlement politique ?

Je vous suis reconnaissant du combat que vous menez pour préserver votre budget. En revanche, je n'admets pas la réponse scandaleuse qui m'a été faite hier, en séance publique, par le Premier ministre alors que je l'interrogeais sur le sens précis des propos du président de la République. Ce dernier a certes annoncé qu'il ne toucherait pas à la loi de programmation militaire mais, a-t-il ajouté, « la trajectoire pluriannuelle des crédits militaires doit s'accompagner d'une amélioration des conditions de gestion de nos matériels et projets ». Que faut-il entendre par là, et quelles propositions le président de la République attend-il de vous et du ministre des finances ?

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