Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 4 juin 2014 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Il convient de rétablir la chronologie des faits : la veille de ces événements, l'armée malienne avait commencé à tirer pour « protéger » le Premier ministre Moussa Mara. D'autre part, nous ne disposons sur place que d'une quarantaine d'hommes, dont la mission n'est pas le maintien de l'ordre mais la lutte contre le terrorisme et le soutien logistique, qu'ils continuent de mener avec succès. En bref, la solution du conflit passe par la réconciliation nationale. Il est grand temps de l'engager par le bais d'une médiation que n'entreprendra pas la France mais dont nous espérons qu'elle portera ses fruits.

Pour rétablir la stabilité de la RCA, monsieur Charasse, les présidents Denis Sassou Nguesso et Idriss Déby ont un rôle indispensable à jouer, de même que la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Les deux présidents assisteront à la réunion de la CEEAC prévue vendredi prochain à Luanda ; il eût été bon que Mme Catherine Samba-Panza, Présidente de transition, y assistât également.

L'une des difficultés de la RCA est que sa classe politique est très restreinte. Or, aux termes de l'accord conclu à Libreville le 11 janvier 2013 et conçu pour empêcher l'ancien Président Bozizé de se représenter, les acteurs de la transition ne peuvent se présenter aux élections à venir. Peut-être la levée de cette interdiction inciterait-elle les politiques centrafricains à assumer leurs responsabilités.

Je ne connais pas le chiffre exact des ressortissants français demeurés en RCA, monsieur Dupré, mais ils sont peu nombreux et Sangaris assure leur sécurité. Au Mali, excepté à Kidal et au nord, il n'y a pas de problèmes particuliers ; le lycée français fonctionne normalement.

Autant je peux comprendre les interrogations des soldats français stationnés à Bangui, monsieur Cochet, autant ce que l'on vous a rapporté sur le moral de nos troupes au Mali me surprend. J'y suis allé neuf fois et j'ai eu autant d'occasion de m'entretenir non seulement avec les officiers supérieurs mais aussi avec nos soldats. J'ai ressenti chez nos militaires, qui sont relevés tous les six ou neuf mois, fierté et détermination.

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