Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 15 juillet 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'accord européen relatif à la grèce

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mesdames, messieurs les députés, l’Union européenne vient de vivre des moments difficiles, historiques mêmes.

Il y a toujours les esprits résignés qui pensent que l’on n’écrit plus l’histoire, que nos vieilles nations, comme fatiguées par le fardeau des siècles, devraient renoncer, que nos destins se décident ailleurs, loin des urnes, indépendamment de nos volontés. Il y a bien sûr, toujours, ceux qui souhaitent voir l’Europe décliner, se disloquer. Nos compatriotes, qui ont suivi les évolutions de cette crise jour après jour, ont bien senti que quelque chose de fondamental se jouait, que notre destin pouvait basculer, car c’est bien sûr l’avenir de la Grèce, mais aussi l’avenir de la construction européenne, qui était en cause. L’Europe a su surmonter une crise qui aurait pu être fatale. Sans un accord, nous aurions laissé un pays, et abandonné un peuple, à un sort terrible. Nous connaissions les conséquences : dévaluation, inflation, effondrement des salaires, faillite des banques, des entreprises, risques de divisions, de déstabilisation, avec des conséquences géopolitiques et géostratégiques que personne ne peut vraiment mesurer. Sans un accord, nous aurions donné une image inquiétante de nous-mêmes au monde, à nos partenaires des grandes nations, des grands continents, les États-Unis, la Chine, inquiets eux-mêmes des conséquences de cette crise sur la croissance mondiale. Nous aurions, enfin et surtout, tiré un trait catégorique sur une conception de la solidarité européenne.

La France ne pouvait l’accepter ! Je l’avais dit ici même. Avec le Président de la République, notre pays a su faire entendre sa voix, peser de tout son poids. On ne fait pas sortir un pays de l’Union comme cela, au gré des aléas ! Le fatalisme, les égoïsmes, le chacun pour soi, cela ne peut pas être le langage de l’Europe !

La semaine dernière, j’ai souhaité que nous débattions, dans cet hémicycle, pour que la parole de la représentation nationale se fasse entendre. L’Europe doit toujours se construire avec le peuple et avec ses représentants. Et c’est dans cette même logique que le Président de la République a souhaité que le Parlement se prononce, par un vote, sur le contenu de l’accord.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion