…et parce que souvent, l’Europe ne dit pas clairement vers où elle va. Elle a oublié que nous sommes d’abord une culture, une civilisation ; elle a oublié ce que dit Habermas aujourd’hui à propos de la réalité de l’identité européenne. L’Europe a donc besoin de plus d’intégration et de plus de solidarité, pour la protection et la prospérité des peuples. C’est vrai, bien sûr, sur les questions économiques et monétaires ; c’est vrai aussi pour d’autres enjeux – je pense aux questions migratoires, où seule une politique commune nous permettra d’avancer, notamment en Méditerranée, et notamment avec l’Afrique, qui doit être plus que jamais la grande priorité de l’Union européenne.
L’Europe, c’est plus que notre continent, c’est plus que la somme des intérêts de nos nations : c’est un message, ce sont des valeurs qui résonnent dans le monde entier. Mais les Européens ne le savent pas toujours, et ne savent pas toujours non plus défendre au mieux leurs intérêts. Nous devons donc nous appuyer sur nos forces, nos talents pour peser davantage sur l’ordre du monde, que ce soit dans le domaine commercial, où l’Union européenne fait figure de géant, mais doit défendre ses intérêts, que ce soit dans le domaine de la culture, où nos industries sont puissantes, mais où nous devons défendre notre exception, ou que ce soit dans le domaine environnemental, où nous faisons la course en tête depuis déjà plusieurs décennies – c’est un atout pour la COP 21.
L’Europe ne doit pas avoir peur d’être pleinement elle-même. Elle doit assumer ce qu’elle est, ce qu’elle fait, et l’assumer fièrement. Mesdames et messieurs les députés, vous êtes – je crois – les premiers en Europe à voter.