Depuis le plan d’aide de 2010, les Grecs subissent une cure d’austérité interminable, et supportent de nombreux sacrifices : baisse de 25 % des salaires, réduction du salaire minimum, difficultés d’accès aux soins, explosion du taux de pauvreté… L’accord des 12 et 13 juillet comporte des mesures draconiennes pour la Grèce, astreinte à de nouvelles mesures d’austérité, alors qu’elle est déjà plongée dans la crise. Évoquant ces nouvelles contraintes, le magazine Der Spiegel a même écrit : « c’est le catalogue des horreurs » : augmentation de la TVA, en particulier dans le secteur touristique, dont vit principalement la Grèce, réforme du système des retraites, amplification des privatisations – Athènes va devoir mettre en place un fonds de privatisation des actifs publics à hauteur de 50 milliards d’euros.
Ces conditions sont non seulement drastiques quant au fond, elles le sont aussi dans la forme : le 12 juillet, on donne trois jours seulement à Athènes pour faire voter, par son Parlement, une première série d’actions jugées prioritaires. Concernant la TVA et les retraites, la Grèce doit s’élancer au coup de sifflet, et aller au pas de course dans un calendrier parlementaire décidé par d’autres.
Alors, quel est le bilan final ? Certes, la Grèce n’est pas évincée de la zone euro comme certains États le souhaitaient : c’est sans doute l’essentiel. Elle obtient un nouveau plan d’aide d’environ 85 milliards d’euros, ainsi qu’une probable renégociation de sa dette. C’est pourquoi notre groupe votera votre déclaration.
Mais cette nation est mise sous tutelle et perd son autonomie, concept issu du mot grec autonomia désignant la capacité de se régir selon ses propres lois. En effet, le texte du 13 juillet stipule que « le Gouvernement doit consulter les Institutions », c’est-à-dire la Commission européenne, la BCE et le FMI, « et convenir avec elles de tout projet législatif avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement ». Bref, la Grèce perd une partie de sa souveraineté !